11 millions de femmes en Algérie ont un point commun, lequel ? Elles sont célibataires. Oui et sur ces 11 millions de femmes célibataires, 9 millions sont en âge de se marier et de procréer, et pourtant elles ne trouvent pas le bonheur. Le mariage devient-il de plus en plus inaccessible aux Algériennes ?
Le célibat s’impose de plus en plus aux Algériennes, d’après l’agence de presse allemande « deutsche presse argenture » (DPA), qui a mené une étude sur le célibat dans plusieurs pays arabes. Cette étude reprise par le quotidien Réflexion indique que l’Algérie est sans doute l’un des pays qui compte le plus de célibataires, et les femmes sont les premières touchées. Parmi ces 11 millions d’algériennes célibataires, toutes ne sont pas assez âgées ou en condition de se faire passer la bague au doigt. Mais parmi elles il y a 5 millions de femmes de plus de 35 ans et surtout 9 millions en âge de se marier et d’avoir de enfants, dont 50 % peinent à trouver un mari. Que se passe-t-il, où sont passés les hommes ?
Les raisons sont multiples : financières, pratiques, ou sociales, en somme trouver un mari n’est pas évident. En effet, pour se marier, il est non seulement compliqué de trouver l’âme sœur mais cela demande d’importantes ressources financières. Sans travail ou appartement comment pouvoir assumer une vie à deux ? Dès la demande en mariage les choses se compliquent, il faut avoir les moyens de se marier, de payer la cérémonie, ou la dot qui peut s’avérer très élevée comme dans certaines régions du sud où la dot dépasse 800.000 DA. De quoi repousser l’échéance pour de nombreux hommes et dont les dulcinées patientent chez leurs parents. Les Algériens ont également du mal à se rencontrer. Les rencontres se font surtout dans le cercle familial, amical ou encore sur internet, et encore il semble difficile de parvenir à trouver un mari idéal dans tout ça.
L’agence allemande pour établir cette étude s’est appuyé sur le témoignage du docteur Mourad Drini, chef du service gynécologie à l’hôpital Al Qobba à Alger. Ce dernier a souligné que cette prépondérance du célibat poussait les Algériennes célibataires à adopter de nouveaux comportements, comme la sexualité avant le mariage. «L’impossibilité pour les algériennes de trouver des maris poussent grand nombre parmi elles, à avoir une vie sexuelle hors mariage» a expliqué le docteur Mourad Drini à l’agence allemande. Finalement, la pratique libre de la sexualité en dehors du mariage ajoute une raison supplémentaire pour repousser l’engagement ultime. Mais cela ne résout en rien le problème du célibat pour celles qui le vivent comme une « malédiction ». La situation va-t-elle résoudre un jour ou faudra-t-il envisager de manifester en Algérie pour réclamer des maris comme les femmes au Nigéria ?