En pleine crise des réfugiés en Europe, l’Algérie entame, aujourd’hui, l’opération de « rapatriement » de ressortissants nigériens entrés « illégalement » en Algérie. C’est le Croissant rouge algérien (CRA) qui s’est chargé de cette mission. L’opération, selon l’ONG, débutera à Alger pour s’étendre prochainement à d’autres wilayas du pays.
Le CRA a annoncé que «les ressortissants nigériens seront transférés à Tamanrasset avant de quitter l’Algérie à destination de leur pays et ce, «à la demande des autorités nigériennes».
Selon la même source, près de 400 ressortissants nigériens ont été transférés aujourd’hui du centre de regroupement de la wilaya d’Alger vers Tamanrasset, avant de quitter le territoire algérien vers la ville d’Agadez au Niger. Cette opération ne concerne pas uniquement la capitale puisqu’elle s’étalera, dans les prochains jours, aux autres wilayas du pays avant de prendre fin le 22 octobre prochain. Les ressortissants nigériens qui se trouvent actuellement à Oran, Batna, Bejaia et Tizi-Ouzou seront également prochainement conduit à Tamanrasset avant de regagner leur pays. Assurant que le transfert de ces migrants se déroulera dans de très bonnes conditions humaines et sécuritaires, la présidente du CRA, Saïda Benhabylès a souligné que «l’opération de rapatriement, suspendue durant l’été en raison de la hausse de la température reprendra prochainement».
Il est à rappeler que, depuis le début de l’opération en décembre 2014, plus de 3.724 ressortissants nigériens ont été rapatriés auparavant vers leur pays, dont 900 enfants», a rappelé la même responsable. Mme Benhabylès a également indiqué que toutes les conditions d’accueil sont réunies à Tamanrasset pour accomplir cette opération dans le « respect total des normes internationales appliquées dans ce domaine».
S’exprimant à propos de cette opération de rapatriement, l’ambassadeur du Niger en Algérie, Elhadji Mahamidou Yahaya, a assuré que le Niger envisage cette action comme une étape et non une finalité et que les migrants rapatriés pourront bénéficier de facilités pour «leur assurer la réalisation de micro-projets pour leur réinsertion ».
Dans cette affaire, il est légitime de s’interroger sur la mission de police que s’est donnée le Croissant rouge, une ONG censée agir dans le domaine du caritatif. Quelle gymnastique que de passer de l’humanitaire au répressif !
Nourhane S.