Remède contre le diabète/ Omar Boudi, journaliste à Echourouk TV: « Avant d’essayer ce médicament, nous avons reçu le feu vert du ministère »

Redaction

L’affaire du remède au diabète, prétendument découvert par un chercheur algérien, a défrayé la chronique, ces derniers temps, dans notre pays. Le journaliste d’Echourouk TV, qui  a révélé la « découverte », Omar Boudi, explique à Algérie Focus les tenants et aboutissants de cette affaire. Entretien.

Algérie Focus: Vous êtes le journaliste qui a réalisé l’enquête diffusée par Echourouk TV sur le fameux médecin qui prétend avoir inventé un médicament contre le diabète, étiez-vous convaincus par ce qu’il vous a dit ?

Omar Boudi: Tout a commencé avec une enquête sur les chercheurs et inventeurs en Algérie, où on avait parlé de plusieurs inventeurs dans différents domaines et parmi eux, il y avait Toufik Zaibet, qui avait découvert plusieurs traitements de différents maladies tels que Psoriasis et son médicament Soderma commercialisé depuis 2012 dans les pharmacies et qui est même exporté vers d’autres pays. Mais c’est sa déclaration sur son traitement efficace contre les symptômes du diabète, dont les recherches ont commencé depuis 12 ans, qui avait fait le buzz, surtout que jamais un tel traitement n’a été découvert. Une semaine après la diffusion de l’émission, Echourouk Touhakik (le 17 Février 2016), il a été reçu par le ministre de la Santé Abdelmalek Boudiaf au siège du ministère ou Toufik Zaibet a déposé un dossier complet concernant son traitement devant une commission de scientifiques de renommée internationale. Tout ces éléments prouvent que c’était du sérieux et qu’on était clairement devant une importante découverte pour toute l’humanité.

A-t-il présenté un document, des arguments scientifiques prouvant ses connaissances académiques ?

Depuis notre premier entretien, il y a de cela un an , où on avait parlé de son médicament contre le psoriasis , et vu la sensibilité du sujet, on avait demandé, comme pour chaque travail journalistique, tous les documents et arguments prouvant ses dires, tels que son doctorat soutenu en l’an 2000 à l’université de Genève en Suisse «spécialité médecine d’urgence» ainsi que d’autres diplômes. De retour en Algérie, il n’a pas exercé en tant que médecin mais comme chercheur au niveau du Centre de recherche et développement de Saidal entre 2004 – 2011, où il avait deux projets: Soderma et le traitement du diabète, avant d’aller poursuivre ses recherches dans plusieurs laboratoires européens et s’installer après un bon moment aux Emirat arabes unis.

Que pensez-vous des médecins qui ont lancé une pétition contre ce médecin le qualifiant de « charlatan » parce qu’il n’a aucune légitimité scientifique pour parler de recherche scientifique ?

J’ai lu comme beaucoup de gens la pétition qui se trouve sur le net et j’ai suivi la campagne médiatique menée par certaines pages sur les réseaux sociaux. Je n’en étais pas étonné vu qu’en Algérie on n’est pas habitué à voir de tels découvertes. C’est leur droit de donner leurs avis, positif soit-il ou négatif. Mais il fallait au moins attendre les résultats et le rapport de la commission des spécialistes au niveau du ministère, car  Toufik Zaibet a déposé tout un dossier et l’idéal aurait été de le soutenir et non le contraire. Vous savez dans les pays développés, les recherches sont financées à coup de milliards de dollars et les chercheurs sont toujours soutenus. Hélas, c’est pas le cas ici en Algérie. Cela n’empêche que plusieurs sites et médias ont apporté leur soutien au docteur.

Ne pensez-vous que c’était dangereux d’essayer ce médicament sur des patients alors qu’aucune instance scientifique ne l’avait encore validé ?

Avant d’essayer ce médicament, nous avons reçu le feu vert du ministère qui a affirmé que ce médicament ne présentait aucun danger ni effets secondaires et on a une confiance totale envers les autorités concernés, sachant aussi que le docteur  a insisté auprès des gens qui ont essayé ce médicament de rester toujours en contact avec leurs médecins traitant et de ne l’arrêter sous aucun prétexte. Après à peu prés un mois, l’état général des personnes qui avaient testé le médicament s’est nettement améliorés. Ils ne présentaient plus aucun symptôme du diabète.

Que pensez-vous enfin du récit de ce monsieur selon lequel le comité du prix Nobel l’a contacté et qu’il avait refusé de lui répondre ?

Premièrement c’est un fait réel que je vais élucider car nombreux sont ceux qui l’ont détourné de son vrai sens. Premièrement, ce n’est pas le comité du prix Nobel qui l’a contacté, mais le responsable d’un laboratoire autrichien qui avait entendu parlé de sa découverte. Il avait proposé au chercheur de collaborer avec son laboratoire. Et vu l’importance de la découverte, il avait de fortes chances d’avoir le prix Nobel. Il se trouve juste que ce même responsable avait demandé de ne pas présenter le médicament comme produit découvert par un arabe musulman, chose qu’il a refusé catégoriquement.

Au final, quelles sont les conclusions que vous tirez de cette affaire ?

C’est un dossier très sensible , très difficile à traiter; mais, Dieu merci, je ressens un sentiment de fierté d’avoir été derrière cette enquête. Je tiens aussi a noter que j’étais soutenu, depuis le débu,t par le rédacteur en chef du service des enquêtes, Abdelatif Belkaim, ainsi que la directrice de l’information au niveau de la chaîne Echourouk News, Leila Bouzidi, qui ont cru en moi. Leila Bouzidi, par exemple, n’a pas arrêté de suivre ce dossier de prés en interviewant le ministre de la Santé et de suivre le moindre détail le concernant. De notre coté, on fera tout pour être à la hauteur des attentes de toute la population algérienne jusqu’à ce que ce traitement voit le jour, chose qui sera une fierté pour toute l’Algérie.

Entretien réalisé par Abdou Semmar

Quitter la version mobile