Le célibat est un phénomène qui est loin d‘être marginal. Bien qu‘ayant toujours existé, il a pris ces dernières années des formes qui en font l’un des axes majeurs du changement de notre société. La «vie en solo», quand elle est choisie, s‘appuie sur les notions nouvelles «d‘être soi-même» et de «maîtrise de son existence». Le célibataire s‘interroge fondamentalement sur la possibilité de vivre bien à deux.
On peut expliquer cette nouvelle attitude vis à vis de la vie de couple par l‘essor de l‘individualisme. Mais attention, ce n‘est pas une notion négative qui correspondrait à un repli sur soi. Il faut le comprendre comme le phénomène qui caractérise la modernité : on décide soi-même de sa vie, on maîtrise son avenir. La question qui revient le plus souvent est : «comment s‘abandonner, au travers du couple, sans perdre ce que l’on est ? ». Il ne s‘agit pas de dire que les jeunes générations ne veulent plus du couple, au contraire. Le désir de vivre à deux est important, mais le modèle de vie à deux a changé.
Nadine Belbey