Houda Iman Feraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication (MPTIC), n’a pris aucun engagement d’interdire l’accès aux sites pornographiques aux internautes algériens. Aucun projet de censure n’est en cours d’élaboration au niveau du MPTIC, assure, ce lundi, Younes Grar, conseiller au cabinet de la ministre Houda Iman Feraoun.
« La ministre n’a jamais promis une quelconque censure. Notre ministère n’a pas les prérogatives pour décider quel est le site Web qu’il faut filtrer. C’est une décision qui revient au gouvernement et à plusieurs autres ministères comme celui de la Justice. A notre niveau, il est uniquement question d’entamer une réflexion sur le danger des sites indésirables, et parmi lesquels les sites X, vis-à-vis de nos enfants », explique Younes Grar dans une déclaration à Algérie-Focus. Le conseiller de Houda Iman Feraoun dément ainsi les folles rumeurs ayant soulevé une vive polémique sur les réseaux sociaux au sujet de cette censure des sites pornographiques.
« La ministre a uniquement pris l’engagement, lors d’une rencontre avec l’association de protection et d’orientation du consommateur, d’alerter le gouvernement au sujet des dangers sur notre jeunesse du fléau des sites indésirables. Et il n’y a pas que les sites X qui sont concernés. Les forums qui encouragent le terrorisme et les sites qui favorisent le crime organisé sont également des dangers contre lesquels nous devons nous protéger. Nos enfants consomment les contenus de ces sites dans plus de 5000 cybercafés à travers le pays. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés », confie encore Younes Grar.
Que faire alors ? « Il est possible techniquement d’installer des filtres pour limiter l’accès à ces sites, mais ce n’est pas une solution efficace car avec les proxies et les VPN, on peut facilement détourner ces filtres », relève notre interlocuteur qui appelle à la concertation entre les ministères de l’Education, des Affaires Religieuses et de la Justice pour développer des campagnes de sensibilisation et des outils éducatifs. « C’est une question de société qu’il faut traiter sans a priori idéologique. Ni l’islamiste, ni le laïc n’ont le droit d’imposer leurs vues en fonction de leurs idéologies. Il faut observer la sérénité et le calme pour pouvoir gérer ce fléau et protéger nos enfants », conclut en dernier Younes Grar qui appelle enfin à un débat national qui aboutira à une « décision collective ».