Le cancer ne cesse de prendre de l’ampleur en Algérie. De plus en plus de personnes sont touchées par cette maladie redoutable. Chaque année, quelque 45 000 nouveaux cas sont recensés à travers tout le pays. Parmi les cancers les plus répandus se trouvent ceux des poumons, du colon et de la prostate pour les hommes, et celui du sein et de l’utérus chez les femmes.
Les chiffres portant sur l’ampleur de la pathologie et révélés par Abdelkader Fiala, directeur de la formation continue au ministère de la Santé, donne froid dans le dos. S’exprimant hier lundi, en marge de l’ouverture d’une session de formation, qui se poursuivra à raison d’une session par mois, pour toucher tous les médecins généralistes praticiens dans les secteurs public et privé, à travers les wilayas d’Ouargla, Tamanrasset, Illizi, Ghardaïa et Laghouat, à Ouargla, le spécialiste a précisé que plus de 45 000 cas sont annuellement recensés, dont 80% découverts malheureusement à un stade avancé «métastasique» et ce, en dépit de l’efficacité du dépistage précoce qui peut prolonger l’espérance de vie du malade de quelques 10 ans.
Pour ce qui est de la fréquence de certains types de cancer, le responsable cite le cancer des poumons qui arrive en tête de liste dans 15% des cas chez l’homme, suivi par le cancer du côlon, de la prostate et de la vessie avec un taux de 37,5 %. Occasionné par la surconsommation du tabac, l’âge et l’hygiène de vie, le cancer des poumons est passé, en Algérie, de 11 à 20 nouveaux cas par an pour 100.000 hommes, durant la période de 1986 à 2010. Chez la femme, M. Fiala souligne la prédominance du cancer du sein et du col de l’utérus avec un taux de 40,45% et 12,5 %, respectivement.
Le directeur de la formation continue au ministère de la Santé a, par ailleurs, ajouté que le taux de prévalence de la maladie est passé de 80 nouveaux cas pour 100.000 habitants en 1990 à 130 nouveaux cas pour le même nombre d’habitants en 2010. C’est à l’âge de 54 ans (60 ans dans les pays développés) que plusieurs personnes découvrent leur cancer. Evoquant le plan national de lutte contre le cancer 2015-2019, ainsi que l’importance de la formation des médecins généralistes pour se mettre au diapason et actualiser leurs connaissances sur ce thème, l’intervenant a insisté sur l’importance de mobiliser l’ensemble des acteurs dans le domaine afin de prévenir la maladie.
Nourhane S.