Ce qui n’était qu’une supposition est désormais vérifié : une bonne partie de la main d’œuvre algérienne, travaillant notamment dans le secteur privé, n’est pas déclarée aux organismes de la sécurité sociale.
L’information provient de l’Office national des statistiques (ONS) -un organisme étatique-, qui affirme que plus de 4,7 millions de salariés ne sont pas affiliés à la sécurité sociale. L’enquête, menée sur un échantillon de 21 502 ménages, fait ressortir que 42,4% des occupés ont déclaré ne pas être affiliés au régime de sécurité sociale, soit un effectif total de 4 755 000 personnes. Un chiffre en augmentation aussi bien en volume qu’en structure par rapport à septembre 2012 (respectivement 4 249 000 et 41,8%).
L’enquête révèle des disparités énormes selon les secteurs étudiés. Certaines branches sont touchées plus que d’autres, notamment l’agriculture (85,3%), le secteur du BTP (75,6%), le commerce (63,7%), le transport (42,9%) et les industries manufacturières (41,6%).
Quant au profil des non-affiliés, il s’agit d’une population essentiellement jeune et sans qualification. L‘ONS indique que 88,2% des jeunes âgés de 15 à 24 ans travaillant dans le secteur privé ne sont pas affiliés à la Sécurité sociale. Cette part régresse à mesure que s’élève l’âge pour atteindre 60,9% auprès des travailleurs âgés de 55 ans et plus. En revanche, trois occupés sur quatre travaillant dans le privé et qui n’ont aucun diplôme ne sont pas affiliés. Cette part baisse à 64,2% auprès des diplômés de la formation professionnelle, et chute davantage auprès des diplômés de l’enseignement supérieur (31,2%).
Par sexe, l’enquête de l’office national des statistiques indique que l’emploi non affilié est moins présent chez les femmes : il ne représente que 27,7% de l’emploi total, contre 45,6% pour les hommes.
Ces chiffres de l’ONS sont en hausse par rapport à la même période de l’année dernière, révèle encore l’enquête.
Essaïd Wakli