Les riches en Algérie ne sont pas nombreux. Une enquête réalisée par l’Office national des statistiques (ONS) le prouve et le démontre. Effectivement, d’après une étude sérieuse de l’ONS, la catégorie la plus aisée de la société algérienne ne représente que 20% de la population algérienne.
C’est l’une des conclusions que l’on peut tirer de l’enquête décennale effectuée par l’ONS. Une enquête réalisée depuis 2000 jusqu’à 2011 et qui a étudié profondément les dépenses de consommation des ménages entre les différentes catégories de la population durant toute cette période. Cette enquête a prouvé qu’il existe une très grande disparité entre les riches et les pauvres en Algérie. D’abord, les algériens à la bourse modeste, et qui sont confrontés aux difficultés de la vie, représentent 80 % de la population algérienne.
Un chiffre effrayant qui contredit, tout de même, les constats positifs dressés par les ministres algériens qui ne cessent de louer l’amélioration du pouvoir d’achat et les réalisations de l’Etat. L’enquête de l’ONS dément tout cela et démontre que ce sont les riches qui dépensent le plus dans notre pays alors que les pauvres tentent de survivre. « En 2011, les dépenses des ménages les plus défavorisés (D1) n’ont représenté que 3,5% (157,1 milliards DA) de la dépense totale (4.489,5 milliards DA), alors que les dépenses de la catégorie la plus aisée de la société algérienne (D9 et D10) ont représenté 40% du total annuel dont un quart de ce total, soit 26% (1.167,2 milliards DA) a été réalisé par le D10 », a précisé ainsi dans une déclaration à l’APS Youcef Bazizi, superviseur de cette précieuse enquête.
Ce dernier a expliqué que l’ONS a élaboré des déciles de population en utilisant la dépense annuelle moyenne par tête. « La notion de décile correspond à la notion de pauvre et de riche de la population », a expliqué le même responsable selon lequel les déciles sont définis comme étant des groupes de 10% de la population, classés par ordre croissant selon la dépense moyenne par tête. Dans cet ordre d’idée, le premier décile (D1) correspond aux 10% du nombre global de la population algérienne (36,717 millions d’habitants), soit 3,7 millions d’habitants, dont la dépense annuelle moyenne par tête est la plus faible (population la plus défavorisée). En revanche, le deuxième décile (D2) correspond aux 10% de la population (3,7 millions d’habitants) dont la dépense moyenne par tête est immédiatement supérieure à celle du D1 et ainsi de suite jusqu’au dixième décile (D10) qui correspond aux 10% de la population dont la dépense est la plus élevée (population aisée).
Cette méthodologie a permis à l’ONS d’établir un constat éloquent : « la population la plus aisée a une dépense 7,4 fois supérieure à celle de la population la plus défavorisée ». Cette équation résume donc significativement les inégalités sociales en Algérie.