Des sociologues algériens décryptent et analysent/ Pourquoi une telle violence au sein de notre société ?

Redaction

La société algérienne est de plus en plus violente. Et les lois ne suffisent pas pour taire les multiples violences qui rongent notre environnement social, décryptent des sociologues selon lesquels les conditions de vie des Algériens renforcent dangereusement ces violences. 

Dr. Fatma Zahra Nessissa, professeur de sociologie à l’université de Khemis Meliana, a cité à l’origine de cette violence sociale, les conditions de vie difficile, tels la pauvreté et le chômage, qui peuvent, selon elle, créer une frustration chez l’individu violant, outre l’absence ou la faiblesse du facteur religieux et les rapports de violence existant à l’origine dans la famille, parallèlement aux croyances sociales obsolètes incitant l’homme à mener son entourage à « la baguette (violence) ». « La violence est en train de prendre des proportions alarmantes dans la société algérienne où elle est reflétée sous formes d’homicides, kidnappings et autres multiples atteintes contre les enfants », a-t-elle soutenu, plaidant pour la prise de mesures « répressives » à l’encontre des auteurs de tels crimes.

De son côté, le Dr Moussa Maàtaoui, professeur de sociologie à l’université de Bouira, s’est planché sur phénomène de la violence dans les stades, estimant que la lutte contre cette forme de violence, à l’origine de dégâts matériels, corporels et psychiques, réside dans la prise de mesures et dispositions disciplinaires visant la protection de la déontologie sportive, tout en accordant davantage d’importance à la formation en matière de maintien de l’ordre dans les stades.

Élaborer de nouvelles lois répressives est-ce un moyen suffisant pour diminuer cette violence sociale ? Non, répond  l’Ordre des avocats de Blida, Me Farid Nachef. « Le législateur algérien a prescrit de nombreuses lois rigoureuses criminalisant la violence familiale sous toutes ses formes, mais ces mesures ne suffisent pas, à elles seules, pour atténuer le phénomène », estime cet avocat. Pour cet homme de loi, il faudrait une fédération des efforts de tous (société), à commencer par l’Ecole, qui peut énormément contribuer dans la constitution saine de l’enfant, en passant par le rôle des associations dans la sensibilisation contre les risques encourus par la croissance de ce phénomène social. Il a cité, à titre illustratif, les affaires de violence familiale traitées par dizaines au niveau des tribunaux algériens.