Alors qu’Ahmed Ouyahia estime que l‘Algérie a déjà vécu son printemps arabe le 19 mars 1962, qu’en pensent les Algériens ? Le site de sondage Mouwatin a posé la question aux internautes et très peu d’entre eux sont favorables à un printemps algérien.
Plusieurs propositions ont été suggérées aux votants. Sur 2739 votants, 39 %, soit la majorité, estime que l’Algérie ne doit pas connaître son printemps arabe, car « cela représenterait un risque de vague de violence que l’Algérie ne peut se permettre. » Mais cette majorité est suivie de très près par les avis favorables au printemps arabe. 32 % des votants estiment que « Oui, cela serait un catalyseur pour le changement en Algérie. » La société algérienne semble divisée sur cet évènement socio-politique.
Le cas algérien est compliqué. La société algérienne sort à peine de deux guerres traumatisantes, l’accalmie des dernières années ne motive pas les Algériens à entrer à nouveau dans une période instable. En effet 15 % des votants du sondage, estiment que « l’Algérie est un pays démocratique à la différence des anciens régimes de la Tunisie ou de l’Egypte » et donc n’a pas à s’engager dans des révoltes. Les raisons d’une révolution algérienne seraient plus d’ordre social que politique. En revanche seulement 7 % des suffrages pensent que les réformes entamées par le gouvernement sont suffisantes pour étouffer tout vent de protestation.
Pour une grande partie de l’opinion publique, le printemps algérien s’est déjà fait : il y a ceux qui estiment que l’acquisition de l’indépendance restera la seule et unique grande Révolution algérienne. Puis ceux qui estiment qu’octobre 88 a été le printemps arabe, du moins le plus proche de celui connu par l’Egypte et la Tunisie.