Soundous : quand le charlatanisme fait plier la justice !

Redaction

« Il a été tué par un Djinn ». Grâce à cette explication, la femme qui a assassiné, il y a de cela 4 ans, le petit Islam Guessoum, a réussi ainsi à s’extirper des griffes de la justice après avoir été accusée de meurtre de ce nourrisson de 25 jours. Quatre ans après les faits, la femme, qui n’est autre que la femme de l’oncle de la victime, tue un autre enfant, Soundous, la sœur de Islam.

Le meurtre de la petite fille, dont la famille est établie à Draria, relance donc le débat sur des interprétations souvent étranges de la Loi.  Puisque le juge du tribunal de Blida, qui a rendu le verdict, est arrivé à une conclusion selon laquelle la femme, aujourd’hui âgée de 30 ans, n’était pas coupable sous le prétexte que  des imams ont affirmé qu’elle est possédée.

Le cas de cette femme n’est pas unique. Puisqu’il y a quelques années, un ouvrier qui avait tué son patron, à Blida, a eu le même sort. Le juge, concluant que l’homme était possédé au moment des faits, a tout juste recommandé son internement à l’hôpital psychiatrique de la ville.

Pourtant, ni les spécialistes ni même les théologiens ne reconnaissent ce genre de justifications. Pis, certains parmi ces scientifiques et hommes de lois, pensent que cela peut ouvrir la voie à tous les dérapages. C’est le cas du sociologue Youcef Hantabli qui a déclaré au journal arabophone Echourouk que ce genre de jugements peut donner des idées à d’autres criminels qui peuvent, une fois leur forfait accompli, justifier cela par la présence dans leur corps d’un esprit maléfique. Pis encore, il estime que ce genre d’interprétation peut créer un climat d’anarchie dans la société.

Salim Mohamedi est imam et inspecteur au niveau du ministère des Affaires religieuses. Il estime, toujours selon la même source, que les muftis se sont mis d’accord sur le fait que « un djinn ou un démon ne peut dicter les actes d’une personne ». Chose qui confirme les dires des scientifiques.

Lors d’un récent débat télévisé consacré à cette question, des spécialistes de plusieurs disciplines des sciences sociales ont mis en garde contre le recours à ce genre d’interprétations qui peuvent avoir de graves conséquences sur la société.

Essaïd Wakli