La Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA), qui regroupe cinq syndicats autonomes puissants, vient de devenir membre de la Confédération syndicale internationale (CSI). Une affiliation qui ne va certainement pas être du goût de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Ayant perdu dernièrement sa place au sein du Conseil exécutif de la CSI, la Centrale syndicale se trouve ainsi sur le même pied d’égalité que sa rivale autonome au sein de ladite instance internationale.
La Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA) vient de gravir un nouvel échelon syndical. En effet, la confédération syndicale présidée par Rachid Malaoui est désormais membre de la très puissante Confédération syndicale internationale (CSI). » C’est lors de la 14e session de son Conseil général, tenue du 16 au 18 du mois courant à Bruxelles, que la CSI a décidé d’intégrer en son sein la CGATA. « Nous vous félicitons de votre affiliation au mouvement syndical international qui, nous en sommes convaincus, bénéficiera aussi bien à vos membres qu’à l’ensemble de la CSI, qui représente 176 millions de travailleurs dans 161 pays et territoires », lit-on dans un courrier adressé par la CSI à son nouveau membre.
Dans un communiqué rendu public mercredi 24 décembre, la CGATA se félicite, pour sa part, de cette affiliation qui « conforte toutes celles et tous ceux qui se sont inscrits dans une lutte sans répit et sans concession pour l’autonomie et la solidarité syndicales. En outre, « cela confirme, se réjouit-on dans le même document, la place qu’occupe la CGATA au sein du bureau exécutif de la Confédération syndicale Arabe ». Ce satisfecit de la CGATA est d’autant plus justifié que « le pouvoir algérien, malgré tous ses interdits, sa démagogie, ses promesses et les dépenses qu’il a faites pour entretenir une vitrine démocratique, ne peut leurrer que ses épigones », soutient-on encore. « Le refus de délivrer l’enregistrement aux organisations syndicales qui veulent constituer un réel contre-pouvoir relève de l’illégalité et ne fera qu’accroître la pression tant intérieure qu’extérieure », dénonce, à juste titre, la CGATA. Par conséquent, le nouveau membre de la CSI demande à ses adhérents « de poursuivre la lutte sans relâche et de renforcer les forces de cette nouvelle instance en faisant une campagne d’information et de sensibilisation. »
A noter que cinq syndicats autonomes, et pas des moindres, sont affiliés à la CGATA. Il s’agit du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), le Syndicat des enseignants du supérieur solidaires (SESS), le Syndicat national des travailleurs de l’électricité et du gaz (SNATEG), le Syndicat national des postiers (SNAP) et le Syndicat autonome algérien des travailleurs de transport (SAATT). Ces syndicats subissent, pour la plupart, des pressions et des intimidations terribles de la part des pouvoirs publics. L’administration refuse de leur délivrer le récépissé d’enregistrement de leurs dossiers de constitution et leurs leaders sont souvent harcelés, suspendus ou carrément licenciés de leurs postes de travail. Nombre de syndicalistes et de militants des droits de l’homme ont, à maintes reprises, pointé du doigt les pouvoirs publics en leur reprochant « des entraves à l’exercice des libertés syndicales ».
Dans ce contexte, cette affiliation de la CGATA à la CSI est sans doute un nouvel acquis syndical qui devrait renforcer les moyens de pression dont disposent les syndicats autonomes dans leur lutte pour le respect des libertés syndicales et des droits des travailleurs en Algérie. Et cela, au grand dam de la l‘Union générale des travailleurs algériens (UGTA) qui a perdu dernièrement sa place au sein du Conseil exécutif de la CSI. Désormais, la Centrale syndicale pro-gouvernementale et son clone autonome sont sur le même pied d’égalité à la CSI.