Tabassage d’une journaliste par un Commandant : La gendarmerie nationale promet « des sanctions en interne »

Redaction

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La gendarmerie nationale, qui a présenté ses excuses à la victime, a promis ce samedi après-midi des « sanctions en interne » contre le commandant auteur de l’agression sur une journaliste.

L’attaque d’un commandant de police sur une journaliste de L’Expression ne restera donc pas impuni. C’est du moins ce qu’espère le rédacteur en chef du quotidien national, Brahim Takheroubt, qui a été en contact tout au long de la journée avec sa correspondante à Constantine. « Elle a reçu un appel de la gendarmerie nationale, basée à Alger, qui lui a présenté ses excuses. Une délégation de la gendarmerie devrait également se présenter à son domicile. La gendarmerie nationale lui a promis que des sanctions seront prises en interne pour punir le coupable », a confié à Algérie-Focus le rédacteur en chef de L’Expression.

Responsable du bureau de Constantine, Ikram Ghioua a été violentée par un commandant de la Gendarmerie nationale alors qu’elle effectuait un reportage sur le lieu du crash de l’avion militaire à Djebel Fertas, dans la wilaya d’Oum el Bouaghi. « Elle était munie de son ordre de mission, elle était dans les règles », précise son directeur de la rédaction. Et pourtant, le commandant de gendarmerie s’est dirigé droit vers, lui a demandé de déguerpir en l’insultant et en la poussant à terre. « Il aurait pu juste lui demander de s’éloigner, pourquoi la tabasser ? », s’indigne Brahim Takheroubt, qui nous indique que sa journaliste est aujourd’hui en arrêt maladie : « Elle a vu le médecin ce matin. Il lui a prescrit du repos ».

La victime affirme avoir des bleus au niveau de son pied gauche, de la cuisse et avoir mal à la cheville et un petit coup au niveau de la tête. C’est sur son Facebook qu’elle a réagi : « Je remercie les personnes qui m’ont soutenu, et ceux qui voient que je n’ai eu que ce que je mérite, j’aimerai leur dire que je suis la sœur d’un commandant dans les rangs de la gendarmerie, je ne me défends pas contre une institution que je respecte mais un individu qui a rompu son serment le moment où il a mis ses mains sur moi, je ne faisais que mon travail et j’ai des témoins et à mon avis l’affaire ne doit pas être généralisée sur toute l’armée, j’ai le droit de me défendre ».

Les agressions contre les journalistes sont monnaies courantes en Algérie mais c’est la première fois qu’un officier supérieur s’en prend à un reporter sur le terrain, estime encore  Brahim Takheroubt. « Il appartient à un corps d’élite, ce n’est pas un simple policier. En plus il ose lever la main sur une femme. C’est très grave ! », s’offusque-t-il.

Avec de tels incidents, l’Algérie n’est pas prête de voir son médiocre rang dans le classement mondial du respect de la liberté d’expression, 121ème sur 180 pays, s’améliorer.

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