Trafic de drogue : un expert déplore la « négligence » du Maroc en matière de lutte contre les stupéfiants

Redaction

Le trafic de drogue au Maghreb et dans le Sahel ne cesse d’empirer. Ce tableau noir est dressé par l’expert algérien dans les affaires de sécurité, Omar Benjana. D’après ce spécialiste de la sécurité, le manque de lutte contre ce commerce illicite et le soutien des terroristes aux barons de la drogue ne feront que maintenir la situation. 

Trouver de la drogue en Algérie est devenu aussi simple que d’acheter un kilo de farine. Cette situation concernerait de plus en plus les pays maghrébins et la région du Sahel, où le marché des stupéfiants ne cesse de se renforcer. A l’occasion d’une conférence dans le cadre des travaux de l’université d’été des cadres du Polisario, Omar Benjana, expert algérien dans les affaires de sécurité  a estimé que le trafic était « plus dangereux que par le passé ».

Les raisons ? Pour l’expert, il s’agit surtout d’un manque d’implication de la part du Maroc dans la lutte contre la circulation de drogues. Il estime que ce dernier fait preuve de négligence. « Le contrôle par la mafia de la drogue des milieux de décision au Royaume du Maroc empêche la lutte contre la culture du cannabis au Maroc estimée à 3,1% du produit national brut (PNB) et qui rapporte au pays 12 milliards de dollars par an », explique encore M. Benjana.

Pour le spécialiste il est indispensable de réunir toutes les forces possibles pour lutter contre ce fléau, entretenu selon lui pas des groupes terroristes qui, « soutiennent les barons de la drogue, ce qui accroît le danger pour les pays de la région, notamment l’Algérie qui a de longues frontières avec tous les pays de la région ».

Il est vrai que la circulation de drogue en Algérie est impressionnante. Il y a quelques jours ce sont six tonnes de drogue qui ont été saisies par les militaires dans la région de Laghouat. C’est surtout le cannabis, provenant pour la plupart du temps du Maroc, qui transite le plus par l’Algérie. Il est soit destiné à la consommation des Algériens, soit à « l’exportation ». Depuis le début de l’année, environ 40 tonnes de résine de cannabis ont été saisies  par la gendarmerie algérienne.