Les travailleurs du Tramway d’Alger ont enclenchés, mardi, un mouvement de grève. Aucune rame n’a démarré depuis 4 heures du matin, heure de départ de ce moyen de transport très prisé dans la capitale algérienne.
Et pour assurer le service minimum, la direction de l’entreprise, la Société d’exploitation des tramways (Setram), dont RATP (France) est actionnaire à 49 %, aux côtés de l’ETUSA (36 %) et de l’Entreprise du métro d’Alger (EMA, 15 %), a opté pour des chauffeurs recrutés, pour l’occasion, de l’extérieur et ce afin de «casser» le mouvement de grève, indique le syndicat de l’entreprise, dans une déclaration publiée dans les colonnes quotidien arabophone «El Khabar».
Etant donné qu’il n’y a pas d’autres sociétés de Tramway dans la capitale, il est clair que les conducteurs de rames recrutés ne seront que des chauffeurs de bus ordinaires. Ce qui n’a pas manqué de susciter l’indignation de nombreux citoyens. Il faut savoir que ceux qui conduisent le Tramway d’Alger ont bénéficié d’une formation spécialisée dans ce sens. La direction a pris ainsi un risque énorme. Il est sans rappeler que les travailleurs ont débrayé afin de réclamer l’application de leurs doléances qui s’articulent essentiellement autour de l’augmentation des salaires de base. Ces derniers ne dépassent pas, selon le syndicat, la somme de 18 000 dinars. Il est de l’ordre de 15 000 dinars, en ce qui est de certains chauffeurs, ajoute-t-on. Un montant qui est inférieur au Salaire national minimum garantie (SNMG).
Les employés évoquent également des cas de licenciements abusifs. La direction met un terme aux contrats de travailleurs sans passer par le conseil de discipline ou quoi que ce soit d’autres. Par ailleurs, les grévistes insistent sur le fait qu’il y a un problème de sécurité, notamment dès la tombée de la nuit. A la fin du mois de juillet dernier, des jeunes, encagoulés, se sont attaqués aux passagers à la station de Mohammadia. Une situation qui ne manque pas de provoquer l’ire des travailleurs du tramway d’Alger. Depuis son lancement, en 2011, le Tramway d’Alger a connu plusieurs mouvements de grèves.