Une vague de suicides de lycéens inquiète l’Algérie

Redaction

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En quelques jours, deux enfants se sont suicidés dans la région de Bouira, située à environ 100 Km d’Alger. Mardi 30 avril un lycéen de 15 ans a été retrouvé pendu dans sa salle de bain à la fin d’une journée de cours. Une semaine avant, une lycéenne s’était donnée la mort en utilisant l’arme de son frère policier.

Ce phénomène n’est pas sans précédent en Algérie. Un pays où le nombre de suicides est en augmentation depuis plusieurs années. En mars  2012, le suicide de trois enfants avait déjà endeuillé les habitants de trois villages montagniers situés dans la wilaya de Tizi Ouzou en Kabylie. Trois jeunes garçons, âgés de 11 et 12 ans, s’étaient donnés la mort par pendaison.

Ce drame a fait réagir le professeur Abbas Ziri. Dans les colonnes du quotidien El Watan en mars 2012, ce psychiatre, qui avait conduit une étude prospective sur le suicide dans la wilaya de Tizi Ouzou entre 2007 et 2010, a insisté sur la nécessité de « multiplier et généraliser » les « cellules médicales psychologiques » dans les écoles. « J’estime aussi qu’il faudra former les enseignants ainsi que les responsables des établissements scolaires sur le plan psychologique et psychopédagogique », a-t-il ajouté.

Dans d’autres pays, la lutte contre le suicide passe par un panel d’actions qui sont censées se compléter. Aux Etats-Unis, par exemple, une ligne téléphonique d’écoute et d’aide à distance a été lancée en 2005, les équipes administratives et médicales des établissements scolaires sont entraînées pour intervenir dès qu’un élève est suspecté de vouloir mettre fin à ses jours et les parents sont ensuite interpellés pour prendre en charge leur enfant en difficulté. En France,  un programme national d’actions contre le suicide a été mis en place par le ministère de la santé pour la période de 2011 à 2014, des associations telles que SOS Suicide Jeunesse existent également.

Ces dernières années, une prise de conscience est apparue au sein de la société algérienne et des professionnels de la santé. Colloques, débats et rencontres ont eu lieu pour diagnostiquer et analyser la problématique du suicide, notamment chez les jeunes. Mais, pour l’instant, peu de mesures concrètes ont été prises pour prévenir le fléau du suicide dans les écoles algériennes.