Décidément, l’Etat veut plus que jamais mettre un terme à l’anarchie qui caractérise le secteur de l’urbanisme à travers pratiquement toutes les agglomérations du pays. Pour ce faire, il se fixe même un délai: août 2016.
Ce délai passé, les pouvoirs publics procéderont à la destruction de toutes les constructions inachevées et non conformes aux normes urbanistique. C’est du moins ce qu’a annoncé hier mardi le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, cité par l’APS. « »Quelles que soient les conséquences, l’Etat ne reviendra pas sur sa décision de sanctionner les contrevenants car cela relève de son autorité », a-t-il prévenu.
Mais vu l’ampleur du phénomène, l’objectif de M. Tebboune paraît irréalisable dans un laps de temps aussi court. Sur tout le territoire national, il n’y a pratiquement pas un lotissement dont les constructions sont achevées et conformes aux règles prévues par la loi. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que le gouvernement affiche sa détermination à y mettre fin. Entamée en 2008, l’opération de réception des demandes de régularisation pour se mettre en conformité à la loi 08/15 fixant les règles en la matière devait être achevée en août 2012. Hélas! Peine perdue. Le délai a été allongé une première fois jusqu’à aoûte 2013. Ce nouveau prolongement jusqu’à août 2016 renseigne, si besoin est, sur l’incapacité des pouvoirs publics à mettre de l’ordre dans le secteur de l’urbanisme.
Le ministre de l’Habitat semble toutefois se trouver des circonstances atténuantes au laxisme des autorités face à ces agressions généralisés contre la ville et le paysage urbain et la violation de la loi. « Après l’éradication des bidonvilles à la fin 2015 et le règlement de la crise de logement fin 2018, nous nous consacrerons entièrement au traitement des irrégularités urbanistiques en mettant en oeuvre tous les moyens et capacités nationales pour concrétiser cet objectif », tente-t-il de justifier.