« Est-ce digne d’un grand pays arabe comme l’Algérie d’abandonner ses ressortissants à la famine et à la mort ? Monsieur l’ambassadeur, je suis une mère algérienne qui vous lance un appel au secours. Moi et mes trois enfants, nous sommes affamés et nous avons peur de mourir. Aidez-nous ».
C’est avec ces mots qui laissent transparaître une grande détresse qu’une ressortissante algérienne bloquée dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, un des plus grands et connus des neufs camps syriens, s’est adressée, dans une vidéo diffusée sur YouTube, à l’ambassadeur algérien en poste à Damas. Dans ce camp où la situation est alarmante depuis plus d’un an, cette ressortissante algérienne a lancé un SOS et un appel à l’aide pour sensibiliser les autorités algériennes sur le risque de famine qu’encourt sa famille. Le visage hagard, les lèvres de la bouche asséchées, le regard désespéré et les traits fatigués, cette ressortissante algérienne incarne à elle-seule tout le malheur qui accable ce camp de réfugiés depuis de longs mois.
Il faut savoir à ce propos que l’Office de secours des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a exprimé récemment son inquiétude concernant la situation difficile des réfugiés palestiniens en Syrie, suite à l’échec d’une tentative destinée à acheminer de l’aide humanitaire dans leur camp de Yarmouk. Selon cet office, près de 18.000 réfugiés palestiniens résident dans ce camp d’une banlieue proche de la capitale syrienne, dont un grand nombre de femmes et d’enfants. L’UNRWA a révélé également la malnutrition est très répandue dans le camp, de nombreuses femmes sont mortes en couche puisqu’il n’y a pas d’accès aux médicaments et aux services de santé, et des enfants ont dû manger des aliments pour animaux pour survivre.
Le témoignage de notre compatriote reflète parfaitement ce panorama tragique car elle n’hésite pas à parler dans sa vidéo de la famine qui « nous menace tous dans ce camp », a-t-il confié. « J’ai appelé l’ambassadeur algérien il y a de cela deux semaines et il m’a promis de me libérer de ce camp pour me rappatrier. Mais toutes ces promesses n’ont pas été tenues et ses paroles sont restées un mensonge. Est-ce que les autorités de mon pays acceptent qu’une citoyenne algérienne subissent un tel sort ? », s’interroge en dernier lieu en expliquant que son mari est décédé depuis plus de 20 jours et ses enfants, devenus orphelins, souffrent de malnutrition et de diverses maladies. Ce cri de détresse va-t-il trouver une oreille attentive parmi nos dirigeants politiques ?