Vidéo. Un requin s’échoue à Boumerdès. Faut-il vraiment avoir peur des squales de Méditerranée ?

Redaction

La vidéo suscite de nombreux commentaires et interrogations depuis quelques jours sur les réseaux sociaux algériens. Tournée samedi 9 août, elle montre un requin bleu échoué sur la plage des 800 logements de Bourmerdes, vite prise d’assaut par les curieux. Ce n’est pas la première fois qu’un squale s’égare sur le littoral algérien, mais faut-il pour autant s’inquiéter du phénomène?

“Il n’y a jamais eu d’accidents notoires avec les requins en Méditerranée,” notait en 2009 Mike Ridell, de la Réserve Maritime Internationale de la Mediterranée Occidentale. Et pour cause : les requins évoluent en grande majorité loin des côtes, là où presque personne ne se baigne. De plus, contrairement à une psychose largement répandue par le film de Steven Spielberg Les dents de la mer (1975), seules trois espèces s’attaquent à l’homme : les requins blanc, tigre et bouledogue. Or seule la première est présente en Méditerranée, et en très faible nombre.

Le requin bleu échoué le week-end dernier à Boumerdes est inoffensif, et ne mord que “si on le caresse ou si on lui donne à manger”, affirme Mathieu Lapinski, président de l’association “Ailerons” (basée à Montpellier). Plusieurs spécimens -mesurant entre 1,50m et 4m- ont été aperçus en Corse, dans le Sud-Est de la France ou encore en Catalogne, où 6 plages avaient même été interdites à la baignade mi-juillet. Un phénomène certes sans grand danger pour les baigneurs, mais tout de même inquiétant d’un point de vue écologique. En effet, les squales seraient désorientés à cause d’une pollution sonore croissante dans les eaux méditerranéennes -trafic maritime, sonars militaires ou encore prospection de gisement off-shore.

Qui est le plus grand prédateur dans tout ça?

Il ne se produit en moyenne que quelques attaques mortelles de requins chaque année, alors que plus de 100 000 squales sont tués à travers le monde. Un tiers des espèces de ce redoutable prédateur, maillon essentiel de la chaîne alimentaire, serait aujourd’hui menacé de disparition. Sachant cela, les algériens se précipiteront-ils sur le prochain animal qui aurait le malheur de s’échouer sur leurs côtes, pour le photographier ou le dépecer sauvagement?

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