Face à l’ampleur que prend le phénomène de la violence en milieu scolaire, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit a appelé à l’urgence d’adopter des mesures «urgentes» afin de contrecarrer ce fléau qui gangrène nos établissements scolaires.
La ministre de l’Education nationale a appelé en marge d’une journée intitulée « Parlement de l’enfant » à l’Assemblée populaire nationale, hier, à Alger à la nécessité de revoir le mode de gouvernance de l’école et de trouver des solutions urgentes pour faite face à ce mal.
« Etablir un plan de priorité est fondamental dans la prise en compte d’un certain nombre de mesures qui viseraient à limiter la violence en milieu scolaire », voilà ce qu’a préconisé Mme Benghebrit, qui a annoncé la mise en place d’une commission composée de représentants de son ministère, de syndicats du secteur et des parents d’élèves, chargée d’établir des propositions pour lutter contre la violence en milieu scolaire, banalisé ces dernières années en Algérie.
La presse nationale fait état, chaque jour, de nombreux drames causés par ce fléau de société qui reflète le dysfonctionnement du mode de gouvernance à l’école. Dans la ville de Boghni, par exemple, une enseignante de français, exerçant au CEM Hamida, a été agressée, par son élève de 4e année moyenne. Récemment, une école à Baraki, une commune d’Alger, a failli être incendiée à cause de l’utilisation de fumigènes à l’intérieur même de l’établissement. A El Oued, un élève, âgé de 12 ans, inscrit en 2e année au CEM Aïssa-Messaoudi, dans la localité de Reguiba à El-Oued, a été tué à l’aide d’un canif. A Oran, un élève du lycée de Bousfer, à l’ouest de la ville, a tué son camarade de classe à coups de couteau après une banale altercation.
En mai dernier, Medjadi Messaguem, inspecteur général du ministère de l’Education, a annoncé des chiffres effrayants: 40.000 cas de violence répertoriés en 2014, dans les établissements d’enseignement du pays, 6.000 cas de violence d’élèves à l’encontre des professeurs et 4.000 autres sont le fait d’étudiants à l’encontre des enseignants.
Lutter contre la violence passe, notamment, par une meilleure communication et prise en charge des jeunes en développant des activités culturelles, sportives et de loisirs. Une profonde réflexion est à engager dans ce sens.
Nourhane S.