L’occasion de la fête du 01 novembre 2010, où ceux qui ont déclenché la glorieuse révolution avec pour objectif une Algérie, un État de Droit , une Algérie prospère où serait bannie l’injustice sociale où serait récompensé l’effort et l’intelligence, une Algérie démocratique tenant compte de ses valeurs ancestrales , Monsieur le Premier Ministre, vous avez répondu aux députés le 31 octobre 2010 qui perçoivent une rémunération quatre fois supérieure à celle d’un professeur d’université en fin de carrière, relative au bilan socio-économique 2004/2009 et au futur programme d’investissement 2010/2014. Vous aviez parfaitement raison de souligner lors de votre conférence en date du 12 mars 2010 que personne ne peut se prévaloir d’être plus nationaliste, ce nationalisme chauviniste, utilisé par certains pour des intérêts occultes alors que le mal est souvent en nous, devant éviter toujours pour masquer les problèmes intérieurs, d ‘invoquer ce chat noir dans un tunnel sombre qu’est l’impérialisme.
N’ayant de leçons de nationalisme à ne recevoir de personne, ma famille, à l’instar d’autres familles de toutes les régions d’Algérie, ayant payé un lourd tribu durant la guerre de libération nationale, avec tout le respect que je dois à votre haute fonction, ou se cotaient une relative aisance financières du moins à court terme, non due à une bonne gouvernance mais aux recettes des hydrocarbure et une relative régression économique et sociale, risquant de marginaliser l’Algérie au sein du concert des Nations, étant inquiet quant à l’avenir de mon pays, permettez-moi de vous poser quinze questions qui engagent l’avenir du pays et la sécurité nationale.
1- L’urgence n’est-elle pas dans une plus grande cohérence et visibilité dans la démarche de la politique socio-économique globale, éviter les instabilités juridiques perpétuelles, adapter l’Algérie à la dure réalité de la mondialisation ? Pensez-vous réellement que le retour au tout Etat gestionnaire, à ne pas confondre avec le rôle stratégique de l’Etat régulateur garant de la cohésion sociale, est la solution pour un développement durable du passage d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures ? Aussi, sur le plan interne, ne s’agit-il pas d’engager les véritables réformes politiques, économiques et sociale pour une société de liberté plus participative et citoyenne fondée sur des entreprises compétitives dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux, par la prise en compte de l’environnement et de la qualité de la vie pour un espace plus équilibré et solidaire Et pour cela devant pour paraphraser les militaires s’insérer les tactiques au sein de la fonction stratégique et de s’attaquer à l’essentiel et non au secondaire selon le théorème connu en sciences politiques des 20/80%, ne pensez vous pas que la réforme doit impérativement et prioritairement toucher :
– le système politique rentier, centre névralgique de la résistance au changement et à l’ouverture;
– la réforme de la justice par l’application et l’adaptation du Droit tant par rapport aux mutations internes que du droit international ;
– le système éducatif, la mère des réformes, dont le niveau s’est totalement effrité, et non adapté, centre d’élaboration et de diffusion de la culture et de l’idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays;
– la démocratisation du nerf du système économique dont la gestion de Sonatrach lieu de la production de la rente,
– la gestion active des réserves change : combien avons-nous placé à l’étranger et quel est leur rendement;
– La réforme du système financier où les banques publiques sont dominantes avec 90% de l’octroi total du crédit octroyé;
– une nouvelle gestion des stratégies sociales et la mise en place de nouveaux mécanismes de régulations sociales devant revoir la gestion des caisses de retraite et de la sécurité sociale, qui risquent l’implosion en cas de chute des recettes des hydrocarbures, les subventions ciblées devant dorénavant être budgétisées non plus au niveau des entreprises mais sur le budget de l’Etat ?
2- Malgré le cadre macro-économique relativement stabilisé mais éphémère sans de profondes réformes micro économiques et institutionnelles , cette situation de relative aisance financière n’a a t –elle pas été permise depuis 2000 grâce au cours élevé des hydrocarbures et non pas à la gouvernance interne et donc une politique socio-économique hors rente : pour preuve les exportations hors hydrocarbures entre 1996/2009 représentent moins de 3% du total dont plus de 70% de déchets ferreux et semi –ferreux. Certes, sous réserve de la stabilisation du dollar et de l’inflation mondiale, l’Algérie ne devrait donc pas connaître de problèmes de financement pendant au moins trois années du fait des 150 milliards de dollars de réserves de change (octobre 2010) y compris les droits de tirages spéciaux qui ne sont qu’un signe monétaire et non pas facteur de développement. Et après ?
3- Quelles sont les réserves exactes du pétrole et du gaz non seulement en termes physique de peu de signification, mais selon le couple cout/vecteur prix international du fait de la concurrence d’autres producteurs et des énergies alternatives dont la révolution dans le gaz non conventionnel et les perspectives du solaire ? 16 ans pour le pétrole (1,5% des réserves mondiales) selon la revue BP, 20/25 pour le gaz (3% des réserves mondiales) tenant compte la forte consommation intérieure et des couts élevés ?
L’Algérie aussitôt les contrats à moyen terme arrivant à expiration 2012/2014, pour le gaz dont la rentabilité du Gaz naturel liquéfié ( GNL) doit se faire à 13/15 dollars le million de BTU avec un dollar constant, les canalisations à 9/10, dollars ( Galsi, Medgaz) alors que le prix sur le marché libre est depuis plus d’une année à 4/5 dollars , la bulle gazière risquant d’aller au-delà de 2017 vendra t- elle à perte ? Confirmez vous les informations de la revue internationale Petroleum Economist, d’octobre 2010 qu’en dix ans, les exportations de GNL seraient passées de 12 à 6% du total des échanges mondiaux de ce gaz, alors que sur la même période le volume des échanges de gaz dans le monde s’est développé de 8,1%, et que les exportations algériennes ont baissé de 11% où l’Algérie perd de plus en plus des parts de marché ? En effet, selon Petroleum Economist, l’Algérie a perdu deux marchés de fourniture de pipeline, en Italie, principal débouché du GNL algérien ?
La Libye ayant bénéficié au dépend de Sonatrach le pipeline Greenstream en Sicile, la Norvège qui a commencé à fournir l’Italie depuis ses terminaux continentaux en 2001, les Pays-Bas ayant vu leurs échanges avec l’Italie s’allonger et pis encore, le client traditionnel de l’Algérie, à savoir l’Espagne, du fait des différends commerciaux, le Nigeria, l’Egypte et le Qatar ont tous vu leurs positions se renforcer malgré leur situation géographique et logistique beaucoup moins favorable que celle de l’Algérie.
4- Quelles seront les recettes prévisionnelles de l’Algérie entre 2010/2014, la part accaparé Sonatrach via Sonelgaz et aller au rythme actuel de la dépense publique combien tiendra l’Algérie et ne sera t- elle pas poussée à puiser en puiser dans les réserves de change. Où nous assistons à des déclarations contradictoires des responsables, changement ou pas de changement de la politique de Sonatrach ? L’ancien Ministre de l’Energie a évalué à 63 milliards de dollars entre 2009/2014 l’investissement de Sonatrach , ramené à 40 milliards de dollars selon la déclaration récente du nouveau Ministre de l’Energie (quels projet sont-ils été abandonnés) montant auquel il faut ajouter les investissements de Sonelgaz pour environ 15 milliards pour la même période , au total 78 milliards donc une moyenne annuelle de plus de 19 milliards de dollars par an, soit plus de 35 % % des recettes de Sonatrach ( au cours de 75 dollars le baril, et une moyenne de 10 dollars le MBTU pour le gaz ce taux) diminuant en cas d’augmentation du cours et augmentant en cas de diminution) sous réserves qu’il n’y aura pas de réévaluation des projets ?
5- Comment expliquez vous le colossal déficit budgétaire et n’allons nous pas vers un épuisement du fonds de régulation des recettes à ne pas confondre avec les fonds souverains (fonds d’investissement) qui est un solde budgétaire qui est passé de 4 280 milliards de DA, à fin décembre 2008, à 4 316 milliards de DA, à fin décembre 2009.
Le FRR selon le Ministre des Finances est intervenu dans le financement du déficit de 2009, à hauteur de 34%, représentant un prélèvement de 364 milliards de DA ; en cas d’un cours des hydrocarbures inférieur à 80 dollars à prix constants, et d’un cours de cession du gaz inférieur à 9/10 dollars le MBTU, si l’on n’arrive pas à mobiliser d’autres fonds à travers d’autres circuits, le déficit du Trésor pourrait atteindre 3615 milliards de dinars dans un proche avenir, ce déficit ne pouvant qu’ être couvert qu’à travers le recours au Fond de régulation des recettes qui seront puisés du même fonds, ce qui réduirait ses réserves à terme 665 milliards de dinars.
– Pourquoi la banque d’Algérie a dévalué durant les années 2009/2010 ces derniers simultanément le dinar par rapport au dollar et à l’euro presque dans la même proportion alors que leurs cotations évoluent en sens inverse au niveau des bourses mondiales ? N’est ce pas pour gonfler tout en contribuant à l’inflation importée, artificiellement le fonds de régulation en dinars, évitant de faire un double emploi avec les réserves en devises et part là gonfler également la fiscalité pétrolière en voilant la réalité du déficit budgétaire. Comme cette dévaluation, qui sous d’autres cieux dynamise les exportations, en Algérie n’a pas permis cette dynamisation, montrant que le blocage est d‘ordre systémique
6- Le dollar ayant évolué ainsi -26 octobre 2000 : 1 EUR = 0,8252 USD -28 décembre 2004 : 1 EUR = 1,3633 USD -2 janvier 2006 : 1 EUR = 1.18210 USD -27 avril 2007 : 1 EUR = 1,3682 USD -13 juillet 2007 : 1 EUR = 1,380 USD -28 septembre 2007 : 1 EUR = 1,4272 USD -31 octobre 2007 : 1 EUR = 1,45 USD -20 novembre 2007 : 1 EUR = 1,48 USD -23 novembre 2007 : 1 EUR = 1,4967 USD -7 mars 2008 : 1 EUR = 1,5464 USD -13 mars 2008 : 1 EUR = 1,5645 USD -17 mars 2008 : 1 EUR = 1,5905 USD -22 avril 2008 : 1 EUR = 1,6020 USD -15 juillet 2008 : 1 EUR = 1,6038 USD -24 juillet 2008 : 1 EUR = 1,5706 USD -26 septembre 2008 : 1 EUR = 1,4588 USD -24 octobre 2008 : 1EUR = 1,2530 USD -5 novembre 2008 : 1 EUR = 1,28888 USD -18 décembre 2008 : 1 EUR = 1,4659 USD -17 février 2009 : 1 EUR = 1,2634 USD-8 mai 2009 : 1 EUR = 1,3404 USD -9 juin 2009 : 1 EUR = 1,4063 USD -14 octobre 2009 : 1 EURO = 1,4950, 1 EURO 1,3988 le 28 octobre 2010 , quelle est la politique des réserves de change notamment du montant libellé en dollars face à cette dépréciation de plus de 50% depuis 2000, qui avec certainement le retour à l’inflation mondiale inéluctable ave les bulles budgétaires annoncées des principaux pays affectent également la valeur des bons de trésor déposée à l’étranger et le montant des importations algériennes libellées en euros d’environ 60% ?
7- Quel est le montant exact de nos réserve de change déposées à l’étranger( 80% selon le Ministre des Finances devant l’APN en novembre 2008) entre la part en titres souverains, c’est-à-dire en bons de Trésors et le second placement (30%) s’effectuant via les dépôts de la Banque centrale sur le marché bancaire et interbancaire au sein de banques bien cotées dites AAA mais avant la crise comme le montre la faillite de bon nombre de banques dites AAA. Et dans ce cadre quelle est la durée de ces placements et leur rendement sachant avec des taux d’intérêts directeurs de l’ensemble des banques centrales occidentales et malgré la déflation mondiale (environ 1% taux d’inflation) tendant vers zéro ? Ce que l’on gagne en appréciation du pétrole, l’Algérie ne peut-elle pas le perdre en grande partie du fait de la dépréciation du dollar surtout si l’on maintient la même zone d’importation ? Qu’en sera t-il si la dépréciation du dollar devait continuer dans le temps ?
8- Comment percevez vous le gonflement du poste des services au niveau de la balance des paiements pour 11 milliards de dollars en 2008, avec une tendance similaire pour 2009, contre en 2006 de 4,7 milliards de dollars avant de passer à 7 milliard de dollars en 2007, l’Algérie étant le seul pays du pourtours méditerranéen a avoir une balance déficitaire en matière des services concernant notamment les télécommunications, la finance, le transport, le consulting et études ainsi qu’à l’informatique, la plupart des grands projets , étant confiés à des bureaux d’études étrangers pour la conception et le suivi se faisant au détriment des compétences nationales assistant donc à ce paradoxe exode de cerveaux algériens et importation des compétences étrangères(dévalorisation du savoir au profit des emplois rentes) ? Et concernant le transfert de dividendes quel est le montant exact y compris les associés de Sonatrach ?
9- Les dernières mesures gouvernementales 30% étrangers /70% nationaux pour le commerce et 49% étranger et 51% pour les nationaux pour les autres secteurs ne risquent-elles pas d’aboutir à freiner à l’avenir les capitaux étrangers avec le savoir faire, et obliger l’Etat à un financement à 100% des autres segments hors hydrocarbures et hors infrastructures sur les recettes Sonatrach ?
Ne serait-il pas préférable pour l’Algérie de privilégier une balance devises excédentaires, l’apport technologique et managérial au lieu de ce voie juridique de peu d’efficacité car on ne peut soumette la logique tant du secteur privé national qu’international à la logique du pouvoir d’Etat, restreignant les libertés économiques contredisant els règles économiques élémentaires, tout cela nous renvoyant au point un (1) analysé précédemment.
Dans ce cas que pensez vous de la création des fameux champions industriels prévus par le gouvernement en rappelant que l’assainissement des entreprises publiques a couté plus de 40 milliards de dollars entre 1991/2008 , plus de 70% des entreprise publiques étant revenues à la case de départ, (donc ce n’est pas uniquement une question d’argent) et ces champions s’inséreront-ils dans le cadre de la concurrence internationale ( cout/qualité ne pouvant interdire l’importation), l’Algérie étant liée à un Accord avec l’Europe pour une zone de libre échange applicable depuis le 01 septembre 2005 allant vers ,un dégrèvement tarifaire zéro ?
10- Le passage sans transition du Remdoc au crédit documentaire (Crédoc ) est-elle la solution miracle de la traçabilité c’est à dire une lutte contre les surfacturations alors qu’il faille s’attaquer aux dysfonctionnement des structures de l’Etat , et vous le savez , la traçabilité existe déjà au niveau du Remdoc ? Cette procédure technique normale sous d’autres cieux , appliquée sans transition sans la préparation du système bancaire se limitant à être de simples guichets administratifs, dont les réformes de fond sont souvent annoncées mais différées, enjeux énormes du pouvoir, car lieu de distribution de la rente des hydrocarbures qu’il s’agit impérativement de démocratiser la gestion, car propriété de toute la Nation, ( les différents scandales financiers touchant tous les secteurs étant là pour nous interpeller ) ne risque -elle pas de pénaliser les petites et moyennes entreprises déjà fragiles et représentant la majorité du tissu productif hors hydrocarbures, qui ne disposent pas de fonds de roulements suffisants et les orienter vers la sphère informelle déjà florissante comme en témoigne la domination du cash existant une intermédiation financière informelle alors que les fondamentaux de l’économie moderne doivent reposer sur le respect du contrat et le crédit ?
11- Cette procédure du CEDOC, sans transition, outre les surstocks des grandes entreprises publiques non initiées au management stratégique, ne risque t- elle pas de produire un nouveau monopole privé beaucoup plus néfaste que le monopole public, source de surprofits, de gaspillage et de surcouts pouvant assister à des ententes de monopole et donc à des hausses de prix supportés par le consommateur dont les couches plus défavorisées, pénalisées par un retour à l’inflation et à une concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité de couches spéculatives qui captent une fraction croissante de la rente des hydrocarbures .
Processus amplifié par la faiblesse de l’Etat régulateur, une économie de marché maitrisée qui ne saurait signifier anarchie, l’Algérie étant dans cette interminable transition depuis 1986, expliquant d’ailleurs les difficultés de la régulation tant politique, sociale qu’économique ?
12- Cette mesure de restriction des importations autant que la suppression des crédits à la consommation, permettra t- elle une baisse de la facture de la valeur des importations globalement et vous le savez la production locale est mineure important presque 75% de nos besoins expliquant que le FMI prévoit dans son rapport de fin octobre 2010 des importations entre 2011/2012 dépassant les 56 milliards de dollars. Freiner les importations, sans préparer une production locale, demandant du temps car on ne décrète pas la création d ‘entreprises productives, comme on décrète la diminution du taux de chômage fonction du taux de croissance réel, ne suppose t-il pas la fermeture de bon nombre d’activités et par là des tensions sociales du fait du dépérissement du tissus productif local ?
L’essence de l’envolée de la facture des importations ne réside t- elle pas fondamentalement à la fois dans la maitrise de la dépense publique globale et la mauvaise allocation des ressources financières ? Pourquoi donc n’ya t-il pas eu proportionnalité entre le montant de la dépense publique et les impacts économiques et sociaux sachant que des pays v pour deux fois moins de dépenses ont eu pour la même période des résultats deux fois voire trois fois meilleurs ?
13- Ne serait-il pas souhaitable pour toute politique salariale inexistante actuellement assistant à des redistributions passives de rente, et éviter des tensions inutiles que l’organe national de la statistique ne décode toujours pas assistant à un effritement du système d’information avec des données contradictoires de Ministère à Ministère, que vous nous précisiez, au lieu de chiffres globaux de peu de significations, sachant que tout est irrigué par les hydrocarbures, taux de croissance, taux d’emploi, réserves de change, baisse de l’endettement intérieur et extérieur, les liens entre l’accumulation, la répartition du revenu et le modèle de consommation par couches sociales.
Quelle est la réalité du taux d’inflation vécue ( 5,4% en 2010 ?) , le taux d’inflation calculé autant que le taux de croissance (9% hors hydrocarbures ?), le taux de chômage (11% ) ne sont-ils pas des taux fictifs voilé par les transferts de rente, les citoyens mangeant pas les chiffres , le besoin étant historiquement daté .Et les transferts sociaux certes importants (plus de 10% du PIB) sont-ils bien ciblés et bien gérés ou ne sont ils pas une redistribution passive de la rente pur une paix sociale éphémère ? La cellule familiale ciment de la solidarité et la sphère in formelle ne contribuent –elles pas à une cohésion sociale aussi éphémère ? -Dans ce contexte, peut-on parler d’une économie de la connaissance, sans une véritable réforme de l’école, la mère de toutes les réformes alors que l’on privilégie les emplois rentes, le savoir qui ne se décrétant pas. Revaloriser le savoir, suppose un réaménagement profond de la nature du pouvoir qui est fondé depuis l’indépendance politique à nos jours essentiellement sur une logique rentière. Or, sans l’amélioration de la bonne gouvernance et la considération du savoir, sans ces deux indicateurs dialectiquement liés, il ne faut pas s’attendre à une dynamisation de la production et des exportations hors hydrocarbures mais de vains discours sans lendemain.
14- La corruption certes existant dans toutes les sociétés développés, mais par rapport au produit intérieur brut relativement étant relativement faible, car existant de véritables contrepouvoirs inexistants en Algérie ( problématique d’un véritable Etat de droit, l’opposition productive étant utile pour le pouvoir lui même) , ne prend t-elle pas des proportions alarmantes en Algérie, les derniers rapports internationaux(2004/2010) nous ramenant à la note de 2005, montrant que l’Algérie est le pays qui connait un des taux de corruption les plus élevés du monde, alors bon nombre de pays du Maghreb d’Afrique connaissant de notables améliorations de la gouvernance, s’étant socialisée , que certains veulent banaliser, car jouant comme facteur de redistribution, certes fortement inégalitaire de la rente des hydrocarbures dévalorisant par là les véritables créateurs de richesses , le travail et l’intelligence et donc les véritables entreprenants ?
Ce mal profond qui ronge le corps social, conduisant à une démobilisation de la population algérienne , une névrose collective, un divorce croissant Etat/citoyens et dont les pratiques de certains responsables contredisent leurs discours, ne risque t-il pas de conduire à une société anomique telle que décrite par le grand sociologue maghrébin Ibn Khaldoun dans son cycle descendant, freiné transitoirement par une redistribution passive de la rente des hydrocarbures qui va inéluctablement à l’épuisement entre 15/25 ans ?
Le grand problème ne réside t-il pas dans une plus grande moralité des personnes chargées de diriger la Cité , éviter les relations personnalisées certes existantes partout mais dominantes en Algérie et l’efficacité des institutions impliquant la refonte de l’Etat , une réelle décentralisation (pourquoi pas la régionalisation économique à ne pas confondre avec l’avatar du régionalisme néfaste), les nouveaux codes de gestion locale impliquant une participation plus active de la société à la responsabilité et à gestion et non voir une déconcentration administrative qui produirait une bureaucratie locale paralysante ? Le blocage n’est-il pas d’ordre systémique et donc ce mal ne réside t-il pas dans le système bureaucratique rentier dans la mesure où la sphère informelle dominante contrôlant plus de 40% de la masse monétaire en circulation produit de la bureaucratie paralysante favorisant donc cette corruption qu’il s‘agit de combattre par la mise en place des mécanismes transparents véritablement démocratiques et non par des mesures autoritaires qui produisent l’effet inverse ?
15- L’option stratégique n’est-il pas un consensus national qui ne saurait signifier unanimisme signe de décadence de toute société, au moyen d’un dialogue permanent, seul outil moderne de la gouvernance ? Ne serait-il pas souhaitable qu’un débat national devant conduire à des propositions concrètes, loin de ces séminaires et de ces rencontres internationales souvent inutiles et coûteuses, pouvant être assimilées à de l’activisme, car que rapportent-ils en termes de valeur ajoutée à l’Algérie ?
Ce débat devrait concerner également les impacts réels économiques et sociaux (couts par rapport aux normes internationales et aux prévisions et à la qualité) des 200 milliards de dollars de dépenses monétaires entre 2004/2009 car l’important n’est pas d’étaler des réalisations physiques et les impacts futurs des 286 milliards de dollars entre 2010/2014 dont je rappelle 130 milliards de dollars des restes à réaliser du programme 2004/2009 : mauvaise gestion ou corruption ? Cela n’implique t-il pas d’organiser autour d’une table toutes les sensibilités de la société y compris notre émigration qui constitue un potentiel à valoriser, et non comme cela se passe à la télévision algérienne ( l’unique ENTV) avec des intellectuels organiques aux ordres en contrepartie de la rente, pour paraphraser Antonio Gramsci), se fasse d’abord sur le futur rôle de l’Etat dans le développement économique et social au sein d’ ‘une économie mondialisée. Notamment de poser clairement la place pour l’Algérie au sein de l’espace euro-méditerranéen, de l’Afrique et de l’intégration magrébine qui est une nécessité historique et économique.
Et pour terminer, Monsieur le premier Ministre, Si certains, certainement une minorité envisagent de vivre ailleurs selon la devise, après moi le déluge, la majorité des Algériens plus de 99% ont décidé de vivre en Algérie. Et pour cela que tout gouvernement, privilégiant les intérêts supérieurs de son pays, peut se tromper, son grand mérite étant pas de rectifier ses erreurs. Mais l’erreur politique la plus grave n’est-elle pas de continuer dans une voie suicidaire en sacrifiant les générations futures ?
Avec ma très haute considération
Le 01 novembre 2010
Docteur Abderrahmane MEBTOUL Professeur d’Université en management stratégique