Lors de sa présentation, Vahid Halilhodzic a exposé les grandes lignes de son programme. Mais le nouveau sélectionneur de l’Algérie a laissé pas mal de sceptiques parmi les anciens internationaux.
A peine installé sur le banc des Fennecs et déjà sous le feu des critiques. Vahid Halilhodzic, le nouveau sélectionneur de l’Algérie, va avoir du pain sur la planche pour redresser la Khadra et, surtout, convaincre l’opinion publique.
Car le technicien bosnien est loin de faire l’unanimité. Notamment du côté des anciens, qui, à commencer par Chaâbane Merzekane se montrent très critique envers l’ancien entraîneur du PSG. « Je m’attendais à ce que la FAF nous ramène un grand technicien de classe mondiale, mais finalement ce n’était que des bobards. Pour moi, Halilhodzic est un entraîneur de quatrième catégorie, car il y a des techniciens étrangers qui le dépassent sur tous les plans et qui sont classés dans le circuit des grands techniciens du monde. Les responsables de la FAF ont promis d’engager une grosse pointure, mais le résultat est là, puisqu’on se retrouve avec un technicien de quatrième catégorie », a expliqué l’ancien international à Compétition.
« Halilhodzic, un entraîneur de quatrième catégorie »
En cause, le discours et la méthode du technicien de 59 ans, jugés un peu trop brusques. « L’EN n’a pas besoin d’un gendarme, car Vahid a insisté lors de la conférence de presse sur la discipline. Pour moi, la sélection algérienne a besoin d’un projet de jeu et d’un système cohérent qui puisse permettre à notre sélection de retrouver son efficacité en attaque. Le problème de l’EN réside dans l’animation offensive, on n’arrive pas à résoudre ce problème depuis des années, il y a des carences dans ce domaine. Halilhodzic doit trouver des solutions pour résoudre ce problème et ne pas trop se focaliser sur la discipline. Franchement, son discours ne m’a pas convaincu. Pour dire maintenant s’il va réussir, je ne sais pas. »
Même son de cloche pour Hocine Yahi, ancien entraîneur du CRB : « A mon avis, Vahid a été un peu brusque envers les joueurs. Certes, il veut les impressionner dès le début, mais je ne pense pas que c’est la meilleure façon de les secouer. Je pense qu’il faut tenir ce discours lors du prochain stage prévu au mois d’août prochain à Paris. Je trouve qu’il a été un peu sévère en critiquant certains joueurs sans les citer. Il a du pain sur la planche, car l’EN est en train de traverser une mauvaise passe. A mon avis, il faut injecter du sang neuf pour repartir sur de bonnes bases. »
De son côté, Lakhdar Belloumi, Ballon d’Or africain en 1981, prévient : « Il faut que Halilhodzic fasse attention, car le conflit pros-locaux ne date pas d’aujourd’hui. Je pense que l’entraîneur doit faire un équilibre entre pros et locaux pour éviter des conflits inutiles. Pour moi, il est impératif de faire confiance aux joueurs locaux, car je pense que la pâte existe chez nous, mais ces joueurs ont besoin surtout d’une bonne prise en charge. » Mais Zoheir Djelloul, ex-adjoint des Verts, sait comment s’y prendre. « Je pense que le nouveau coach des Verts doit axer son travail sur le volet psychologique. Les joueurs sont très affectés en raison des derniers mauvais résultats, et surtout après la déroute de Marrakech. Un grand travail psychologique attend Halilhodzic pour remonter le moral de sa troupe, compte tenu de la mauvaise passe que traverse l’équipe nationale, explique-t-il. Chaque entraîneur a ses conceptions et sa méthode de travail. C’est normal qu’il mette les points sur les i pour impressionner les joueurs. A mon avis, il doit aller progressivement dans sa démarche, car la mentalité du joueur algérien est différente de celle du joueur européen. Il doit s’adapter à l’environnement de l’EN. »