Après l’abrogation de la directive d’Ouyahia, urgence d’une visibilité et cohérence dans la réforme globale

Redaction

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1- Nous avons attiré l’attention du gouvernement et cela notamment dans El Khabar et El Watan et au niveau de sites internationaux (USA- Europe) et ce au moment ou la presse étatique vibrait dans l’euphorie et un nationalisme de mauvais goût, et dans une correspondance argumentée aux plus hautes autorités du pays dont le Premier Ministre lui même, sur les dangers de la condamnation de l’Algérie par certains opérateurs, et ne trouvant aucun avocat sérieux pour défendre l’indéfendable. Et cela au moment de la parution de la circulaire d’Ouyahia dans la mesure où l’on apprend en première année de droit aux étudiants qu’une loi n’est jamais rétroactive et qu’une nouvelle loi ou décret doit toujours améliorer la loi antérieure pour sécuriser l’investissement, cela étant contenu dans tous les accords internationaux. Et lorsque un Etat signe en toute souveraineté un Accord (personne n’a obligé l’Algérie a signer ces Accords), il doit l’appliquer au risque de se faire condamner par les tribunaux internationaux. .

2- Si cela devait approfondir le développement hors hydrocarbures du pays et la création d‘emplois durables, je m’en féliciterai, mais ce n’est pas du tout évident, risquant d’isoler l’Algérie des nouvelles mutations mondiales qu’augure les effets de la crise d’octobre 2008 . Car, certains rentiers rêvaient déjà au partage de la rente, par le passage d’un monopole public à un monopole privé beaucoup plus néfaste sous le couvert d’un faux discours nationaliste alors que dans la pratique des affaires le privé algérien au même titre que ses collègues dans le monde, étant mu par la seule logique du profit qui caractérise son existence même. Hier au moment des élections présidentielles certains (heureusement une minorité gravitant au niveau des sphères du pouvoir et je connais beaucoup d’entrepreneurs privés sérieux qui ont condamné ce chantage), et ce malgré le manque de management organisationnel et technologique, ont demandé sans pudeur en contrepartie du soutien l’efficacement de leurs dettes et aujourd’hui profitant de cette brèche l’accaparement de certains marchés publics.

3- Où sont donc les discours officiels à l’ENTV et surtout leur crédibilité locale et internationale, du Ministre des finances Djoudi,, du Ministre du commerce Djaaboub et de Temmar Ministre de la promotion de l’investissement qui affirmaient il y a de cela quelques semaines haut et fort que ces mesures encadrant l’investissement seront rétroactives , propos qui viennent d’être démentis par la loi de finances complémentaires signée par le Président de la République qui annule ipso facto la circulaire de Ouyahia . Où est la crédibilité de l’Algérie avec toute cette instabilité juridique ou, l’Algérie depuis 1986 est dans cette interminable transition (ni économie de marché, ni économie administrée expliquant les difficultés de régulation politique, économique et sociale) ternissant l’image de l’Algérie renvoyant à l’urgence d’une cohérence et ‘une visibilité dans la démarche de la politique économique et sociale, en fait à une gouvernance rénovée. Une nouvelle culture s’impose pour nos dirigeants : nous sommes en 2009 à l’ère de l’interdépendance des économies bien compris par les pays émergents, et non dans les années en 1970. Or l’Algérie a toutes les potentialités pour devenir un pays pivot au niveau du basin méditerranéen, pour peu que l’on opte pour la realpolitik et non le populisme. L’Etat régulateur stratégique en économie de marché ne saurait signifier le retour à l’étatisme.

Docteur Abderrahmane MEBTOUL Professeur d’ Université en management stratégique