Vidéo. Boxe : Djamel Dahou, un Algérien champion du monde ignoré dans son propre pays

Redaction

Il est âgé d’à peine 22 ans et il est déjà champion du monde de boxe. Il est même le détenteur de la prestigieuse ceinture WBC, à savoir la World Boxing Council (WBC). Cette fédération internationale de boxe anglaise est l’instance la plus influente dans le monde de la boxe. 

Djamel Dahou, originaire de Tiaret à l’ouest du pays, est aussi le champion d’Afrique dans la catégorie du poids super-légers.  Avec 12 victoires remportées sur 12 combats, ce jeune algérien est devenu en septembre 2013 à Accra au Ghana le plus jeune champion UBO, Universal Boxing Federation (UBF), une autre prestigieuse organisation internationale de boxe, à l’âge de 22 ans seulement dans sa catégorie poids-welters (mi-moyens), entre 63,503 kg et 66,678 kg.  Djamel Dahou, ce jeune sportif algérien, dispose ainsi d’un palmarès impressionnant. Et pourtant, dans son propre pays, il est tout simplement ignoré.

Djamel Dahou (ALGERIA)  Vs.  Ajali Hamis (TANZANIA)  Full Fight

« Pour disputer ses combats de boxe et remporter ses trophées, Djamel n’a bénéficié d’aucune prise en charge de la part de nos autorités. J’ai été obligé moi-même de vendre mon propre logement pour financer ses déplacements à l’étranger. Nous sommes partis jusqu’à Accra au Ghana pour disputer la finale d’un championnat du monde et ramener au pays la ceinture WBC sans aucun staff médical ni un kinésithérapeute.  Au cours de la route, nous mangions qu’un sandwich. En Tanzanie, à Moshi, en Tanzanie, pour  champion du monde UBO (Universal Boxing Organisation ), on a parcouru debout dans un bus une distance de 900 Km avant d’arriver au ring », se désole Mokhtar Dahou, le père et manager de Djamel Dahou. Un père qui a consacré tout sa vie pour défendre le talent de son fils reconnu dans le monde, mais oublié dans son propre pays.

Aucune aide financière ni aucune autre subvention publique n’a été accordée à ce jeune champion algérien alors que ce triple champion d’Algérie (2011, 2012, 2013) est tout bonnement le seul boxeur algérien et arabe qui a réussi à décrocher le titre de champion du monde dans sa catégorie ! Un magnifique ambassadeur qui chante toujours Kassamen à chaque fois qu’il monte sur un ring. Mais ce même pour lequel il se bat ne lui consacre presque rien du tout. « Si vous voyez la salle d’entrainement à Tiaret où mon fils se prépare pour ses tournois internationaux, vous allez pleurer toutes les larmes de votre corps », confie Mokhtar Dahou qui a trouvé enfin une oreille attentive à Bordj Bou Arreridj. Oui, c’est ici dans cette ville des hauts-plateaux algériens qu’un groupe privé, le groupe Benhamadi, a tendu une main amicale en acceptant de sponsoriser la préparation et l’organisation du combat qui opposera le 19 décembre prochain Djamel Dahou au mexicain Daniel Valenzuela pour le titre de champion du monde des Walters (66,67kg). Djamel Dahou, le détenteur de ce titre international, a été soutenu financièrement par le groupe Benhamadi afin qu’il puisse peaufiner ses préparatifs pendant trois semaines en Angleterre.

Djamel Dahou Greatest Hits

« Nous avons décidé aussi de prendre en charge le transport et tous les frais de la prise en charge de la délégation mexicaine et américaine à l’occasion de ce combat. Nous avons exigé uniquement en contrepartie que ce combat de haut niveau soit organisé à Bordj Bou Arreridj pour que les habitants de la région puissent profiter ce grand rendez-vous », explique à ce propos Smail Benhamadi, l’un des dirigeants du groupe Benhamadi, à l’occasion d’une conférence animée en marge de la signature de ce contrat de sponsoring, une première dans le monde la boxe en Algérie.

« Nous espérons que notre action pourra amener les pouvoirs publics à soutenir ce sport noble. Quand j’ai vu le palmarès de Djamel Dahou et ses consécrations internationales, j’ai pensé qu’il était de notre devoir de le soutenir. Nous sommes d’abord et avant-tout une entreprise citoyenne qui a pour vocation d’encourager les talents algériens », assure encore Smail Benhamadi.  Pour sa part, le jeune boxeur algérien s’est dit ému par ce geste généreux. « C’est la première fois dans ma vie que je me sens vraiment Algérien. C’est la première fois que je reçois du soutien pour défendre mes titres et représenter mon pays. Je suis réellement ému et je ferais tout pour être à la hauteur de vos attentes », conclut enfin Djamel Dahou dont le regard émouvant témoigne de la profonde frustration qui a longtemps martyrisé ce champion du monde ignoré injustement dans son pays.

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