Mohamed Mecherara : « Le professionnalisme en Algérie, c’est du bluff, c’est du pipeau »

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L’ex-président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mohamed Mecherara affirme que le football professionnel en Algérie n’est qu’un « bluff » et que « nous avons perdu deux ans pour rien ».

A quelques heures du match Burkina Faso- Algérie, l’ancien président de la Ligue de football professionnel lâche un pavé dans la mare. Dans un entretien paru dans Liberté, il accuse :

Tout le monde a compris que finalement le professionnalisme (en Algérie), c’est du bluff, c’est du pipeau et que nous avons perdu deux ans pour rien

Mohamed Mecherara explique que la mise en place du professionnalisme en Algérie n’a pas respecté les règles élémentaires, relevant au passage de nombreuses incohérences et entorses à la loi et à la feuille de route élaborée et tracée par la Direction nationale de contrôle de gestion des clubs, instance dont il avait la charge et qui était censée aider les clubs à s’organiser administrativement et financièrement :

Il y avait une démarche à suivre qui est malheureusement tombée à l’eau. Aucun club n’a suivi notre plan. La loi de 2004 qui a été remplacée par celle de juillet 2013 étaient claires à ce sujet (…) les lois n’ont pas été respectées au sujet de la cession des clubs.

L’ex-patron de la LFP a longuement expliqué les modalités de création de clubs professionnels qui sont, dit-il, une émanation du Club sportif amateur (CSA), précisant qu’au cas où une société achète un club amateur pour créer un club professionnel, elle doit payer le prix qu’il faut, en tenant compte des avoirs et du patrimoine immatériel du club :

C’est le club amateur qui crée le club professionnel. Et si une entité ou tout autre société veut racheter un club de Ligue 1 ou 2, il est tout a fait naturel qu’elle paye le prix fort de ce patrimoine immatériel, en plus naturellement des avoirs du club.

Se référant enfin au décret portant instauration du professionnalisme, l’ex président de la LFP a indiqué qu’il est fait obligation aux deux parties de signer une convention où le CSA précise qu’il cède l’exploitation du sigle et des couleurs du club en contrepartie d’une indemnité financière :

Cette convention doit être exigée par la Fédération Algérienne de Football et le Ministère de la Jeunesse et des Sports mais visiblement personne ne s’en inquiète.

Et d’accuser en dernier lieu les pouvoirs publics de ne pas suffisament intervenir :

S’il y avait une autorité de régulation du professionnalisme mise en place par les pouvoirs publics, il n’y aurait pas eu tous ces problèmes aberrants.

Le bras de fer avec le Ministère des Sports est engagé.

(Avec APS)