Avant d’affronter la Côte d’Ivoire dimanche pour une place en demi-finale, le sélectionneur de l’Algérie Rabah Saadane est conscient des faiblesses de son équipe.
«Je suis conscient que mon équipe n’a pas encore un fond de jeu». Ces propos, le sélectionneur des Verts, Rabah Saadane, les a fréquemment répétés et à quelques jours du départ pour l’Angola, il a même été traité de «défaitiste» par des medias locaux pour avoir déclaré que les chances de son équipe pourraient s’arrêter aux portes des quarts de finale. Défaitiste Rabah Saadane ? Plutôt conscient de par son inestimable expérience (3 qualifications en Coupe du monde, 1982, 1986, 2010) du chemin que doit parcourir son équipe pour égaler certaines grosses cylindrées du football africain.
Malgré la qualification en quarts de finale de la CAN, les trois sorties (Malawi : 0-3, Mali : 1-0, Angola : 0-0) n’ont pas été convaincantes. Et une nouvelle fois, le technicien n’a pas caché ses préoccupations : « il nous faut encore travailler pour atteindre un niveau de jeu satisfaisant». Seulement le temps ne travaille plus pour lui. A moins de cinq mois du grand rendez-vous mondial, l’Algérie peine toujours à s’imposer et les séquences de jeu se font rares. Ses attaquants (Ghezzal 2 buts au compteur, Djebbour et Matmour 1 but ) sont contraints de jouer les plus souvent dos au but. Autre handicap, plusieurs joueurs sont en manque de temps de jeu au sein de leurs clubs, à l’image de Ziani ou de Mansouri.
Des défenseurs qui marquent
Sur les 10 buts inscrits lors des éliminatoires de la CM-CAN, 4 l’ont été sur des coups de pieds arrêtés. Il en a été de même pour le seul but réalisé en Angola devant le Mali (1-0) par le défenseur Halliche. C’est peu, trop peu pour une équipe qui figure parmi les cinq meilleurs du continent africain. Fort heureusement , le compartiment défensif tient le choc. Il encaisse souvent peu de buts et il en marque. Rabah Saadane a su dresser une véritable muraille où excelle le quatuor : Yahia – Bougherra – Haliche – Belhadj auteurs d’un but chacun.
L’arrivée tardive (septembre 2009) du milieu de terrain Hassan Yebda a certainement bonifié le jeu des Verts. Physiquement au top le pensionnaire de Porsmouth est de plus en plus à l’aise au côté du capitaine Yazid Mansouri. La « Ziani dépendance » (meilleur passeur de l’équipe) est éclipsée peu à peu par la montée en puissance au sein du groupe du joueur de la Lazio Roma, Mourad Megni. Fin technicien, habile balle au pied, il est devenu la nouvelle coqueluche des supporters algériens. Il apporte ce petit plus qui manquait dans la conservation de la balle. Malheureusement, il joue de malchance : ses blessures sont fréquentes.
Dimanche à Cabinda devant la Côte d’Ivoire, un autre mondialiste, l’Algérie effectuera son premier match-test de la compétition. Pour le très physique milieu de terrain offensif Karim Matmour, il s’agit d’une rencontre capitale « nous saurons enfin où se situe notre place » a-t-il souligné. Pour le sélectionneur Rabah Saadane, ce n’est qu’une étape de plus « le travail continue ! »