Alors que la polémique entre les responsables de la Télévision publique, ENTV, et la chaîne qatarie Al Jazeera a atteint un niveau inégalé, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, tente de calmer le jeu.
Interrogé par les journalistes, en marge de la visite de Abdelmalek Sellal à Sidi Bel-Abbès, le représentant du gouvernement a d’abord rappelé les fondamentaux de l’affaire du piratage du match Burkina Faso-Algérie par l’ENTV le 12 octobre dernier. « L’attribution d’une accréditation n’est pas du ressort de l’entreprise publique de télévision », et a estimé le ministre de la Communication. « Cela dépasse la télévision. La décision concerne plusieurs départements ministériels, à l’instar des Affaires Etrangères et de l’Intérieur« , a encore ajouté Abdelkader Messahel. Mais « l’Algérie n’a aucun problème avec Al Jazeera », ajoute-t-il. Pourquoi est-ce que le gouvernement algérien n’autorise pas la chaîne panarabe à installer un bureau en Algérie ? « La décision est souveraine. Elle est prise selon les intérêts de chaque Etat », a expliqué Abdelkader Messahel.
Lors du déroulement de la rencontre footballistique qui avait opposé, le 12 octobre dernier, l’équipe nationale de football à son homologue burkinabé, l’ENTV était obligée de pirater le signal du match. La télévision publique n’avait, en effet, pas pu obtenir l’achat des droits de la rencontre, détenus par le chaîne qatarie, Al Jazeera sport. Les responsables de la télévision algérienne avaient alors estimé les prix imposés par le détenteur des droits excessifs, tandis que les responsables qataries crient au scandale.
Tawfik Khelladi, directeur général de la télévision publique algérienne avait justifié son acte par sa volonté de « protéger le droit des Algériens au spectacle ». La problématique reste en effet posée puisque de sport de masse, le football risque de devenir un sport de riches à cause notamment des droits TV qui deviennent de plus en plus le monopole des grandes chaînes de télévisions.
E. W.