Burkina Faso – Algérie : que risque (réellement) l’ENTV pour son piratage ?

Redaction

ENTV

Le bras de fer se poursuit entre Al Jazeera Sport et l’ENTV autour de la diffusion piratée du match Burkina Faso-Algérie. La chaîne qatarie a annoncé son intention de porter l’affaire devant les tribunaux.

Un arbitrage contesté et une diffusion polémique : c’est peu dire que le match Burkina Faso-Algérie fait couler beaucoup d’encre. Ce lundi, Al Jazeera Sport a annoncé qu’elle comptait poursuivre en justice l’ENTV. Soit. Mais que risque réellement la télévision publique ?

Selon Le Quotidien d’Oran, ce n’est pas l’ENTV qui se verrait directement sanctionnée. La Confédération Africaine de Football pourrait faire payer la FAF – Fédération Algérienne de Football – dans la mesure où l’ENTV est une entreprise étatique.

Interrogée par le journal, la fédération se montre plutôt confiante et affirme qu’elle ne risque pas plus qu’une amende financière oscillant entre 500 et 100.000 dollars. Loin, bien loin, du million demandé par Al Jazeera Sport pour céder une partie des droits de diffusion à la chaîne publique algérienne. L’ENTV fait aussi valoir qu’une telle amende aura permis aux Algériens de regarder le match sans pour autant céder sur une autre exigence d’Al Jazeera : la réouverture de son bureau d’Alger, fermé par les autorités en 2004.

Pour réparer le préjudice causé à Al Jazeera Sport, la Confédération Africaie de Football pourrait en outre fournir gratuitement à la chaîne qatarie le signal du match retour Algérie-Burkina Faso, prévu le 19 novembre prochain à Blida.

Demeure une question fondamentale : existe-t-il un droit inaliénable au football qui transcenderait les lois du « foot business » ? Autre continent, autres moeurs : en Europe, la Cour de Justice a tranché le débat dans un arrêt passé inaperçu et publié en juillet dernier. La Cour a donné tort à la FIFA et l’UEFA, confirmant que les États de l’union avaient le droit d’interdire la diffusion de la Coupe du monde et de l’Euro de football sur des chaînes payantes. Autrement dit : les Etats sont légitimes quand ils exigent une retransmission gratuite de tels événements.

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