Gourcuff : « Qu’on arrête d’assimiler musulmans et terroristes »

Redaction

Le sélectionneur de l’équipe nationale de football, le Français Christian Gourcuff, dit ne pas craindre pour sa sécurité après la décapitation du randonneur Hervé Gourdel. Arrivé en Algérie l’été dernier, le technicien breton est visiblement déjà attaché au pays. Dans une interview, il dénonce les raccourcis et les amalgames, dont peuvent être victimes les Algériens.

Christian Gourcuff n’a « pas peur en Algérie ». Le sélectionneur français de l’équipe nationale de football, Christian Gourcuff, qui a accordé une interview à nos confrères du quotidien régional Ouest-France jeudi, a tenu des propos rassurants, au lendemain de l’assassinat d’Hervé Gourdel. Enlevé à Tikjda, dans la nuit de dimanche, ce touriste français, passionné par la haute montagne, a été sauvagement décapité mercredi par des membres du Jund al-Khilafah (les « Soldat du Califat »), qui ont prêté allégeance à l’Etat islamique en Irak.

Depuis ce drame, les autorités françaises demandent à ses ressortissants à l’étranger, notamment ceux vivant dans les pays arabes et la région du Sahel, de redoubler de vigilance. Installé à Alger, Christian Gourcuff affirme n’avoir rien à craindre. Sa réponse est sans ambiguïté : « Il y a ici une chaleur humaine extraordinaire. Je n’ai pas peur, je ne sens aucune agressivité. » L’entraîneur des Verts se sent d’ailleurs particulièrement en sécurité de ce côté de la Méditerranée. « La vision depuis la France est différente de la réalité. Certes, depuis une vingtaine d’années, il y a une forte présence policière au sein de la société, cela peut être pesant mais rassurant à la fois. L’Algérie est un pays très ‘ »sécuritaire » », estime-t-il.

Si Christian Gourcuff n’a pas peur, il est en revanche en « colère ». L’ancien entraîneur du FC Lorient est agacé par les amalgames, qui créent une confusion entre musulmans et terroristes. « Ce qui s’est passé, cet horrible fait divers, ce n’est pas l’Algérie… Il ne faut pas réduire l’Algérie à certaines horreurs », défend Christian Gourcuff, agacé par les raccourcis. Il s’emporte : « Il ne faut pas assimiler musulmans et terroristes. C’est trop réducteur et, depuis la France, on peut être conduit à faire ces mélanges. C’est dangereux et dommage. En colère aussi contre cette minorité qui manipule la religion à sa façon à des fins indignes. »

Pour rappel, le quotidien français Le Figaro a diffusé jeudi un sondage qui demandait à ses lecteurs si les musulmans de français avaient suffisamment condamner l’exécution d’Hervé Gourdel. Un sondage scandaleux vivement dénoncé sur le web. Le Figaro, sous la pression des réseaux sociaux, avait fini par retirer le sondage de leur site internet.