Guerre psychologique entre l’Allemagne et l’Algérie avant le match de lundi soir

Redaction

À la veille du match entre l’Algérie et l’Allemagne, la guerre psychologique fait rage entre les deux camps. Tandis qu’Halilhodzic multiplie les piques adressées à l’équipe allemande, les représentants du football allemand assurent que l’Allemagne, grande favorite de cette rencontre, ne fera qu’une bouchée de l’Algérie.

Halilhodzic offense l’Allemagne

Tout a commencé avec une expression employée par le coach algérien Vahid Halilhodzic. Lors d’un point presse au Brésil, Halilhodzic a qualifié la sélection allemande 2014 de « petite Allemagne », la comparant avec l’équipe que l’Algérie avait battue en 1982. Une pique que les Allemands n’ont visiblement pas appréciée.

Un journaliste allemand cité par El Watan a réagit vivement : « On comprend parfaitement cette déclaration et ses visées. Votre coach croit peut-être pouvoir déstabiliser notre équipe avec cette flèche (petite équipe). Il se trompe. La Mannschaft a de l’orgueil. Mais elle ne se laisse jamais guider par ce sentiment. »

C’est donc une véritable guerre psychologique qui se joue actuellement au Brésil. La raison d’une telle animosité entre les deux camps est probablement à chercher quelques années en arrière.

Une revanche de l’Allemagne après la défaite de 1982 ?

En effet, c’est la première fois que l’Algérie et l’Allemagne se rencontrent en phase finale de la Coupe du Monde depuis 1982. En Algérie, cette victoire de l’équipe nationale (2-1) est aujourd’hui encore un mythe fédérateur. Mais l’Allemagne a depuis longtemps oublié cette défaite.

Le sélectionneur allemand, Joachim Löw, a souligné que l’idée d’une « revanche » de l’Allemagne était absurde puisque la plupart des joueurs, allemands comme algériens, n’étaient même pas nés en 1982. « Ce n’est pas un problème pour nous », a-t-il déclaré lors d’un point presse, « mais certains dans l’autre partie veulent peut-être en faire une affaire pour motiver l’équipe algérienne ».

Le président de la Fédération allemande de football (DFB) a suivi la ligne tracée par Löw. « Je ne veux pas qu’on parle de vengeance », a dit Wolfgang Niersbach à la presse allemande. Il a tout de même reconnu que l’Allemagne souhaitait ardemment remporter ce match, expliquant que la Mannschaft voulait « naturellement améliorer les résultats de [ses] matchs internationaux contre l’Algérie. »

Un match qui s’annonce difficile pour l’Allemagne…

Même s’ils n’aiment pas parler d’une revanche, les Allemands sont conscients que l’Algérie jettera toutes ses forces dans la bataille.

Dans un entretien accordé à la DFB, le manager de l’équipe nationale allemande, Olivier Bierhoff, a souligné l’exploit réalisé par les Fennecs lors de la phase de poules. « L’Algérie a réussi à se qualifier dans un groupe difficile composé de la Belgique, la Russie et la Corée du Sud. Nous devons les prendre très au sérieux », a-t-il déclaré. Bierhoff a également noté les énormes progrès de l’équipe algérienne, la meilleure depuis des années selon lui. « Quand j’étais joueur, j’ai toujours aimé jouer contre des équipes d’Afrique du nord, bien qu’ils étaient techniquement forts, mais le plus souvent inférieurs à nous physiquement, mais ce n’est plus le cas maintenant. Quand vous voyez le parcours de l’Algérie dans cette Coupe du Monde jusqu’à présent, vous devez leur rendre hommage », a-t-il dit.

Un point de vue que partage Joachim Löw. Invité à s’exprimer samedi en conférence de presse, il a évoqué « une équipe très forte, très compacte et très agressive ». « Je n’ai pas souvent vu une équipe peut défendre avec tant de véhémence, mais aussi des attaques rapides. L’Algérie est un adversaire dangereux », a-t-il confié à la presse. Löw a également salué le talent de plusieurs joueurs algériens, « rapides et équilibrés » selon lui. « Cette équipe fonctionne comme un groupe », a-t-il enfin déclaré.

L’Allemagne est donc consciente qu’elle ne peut prendre le match de lundi à la légère. « Nous allons préparer minutieusement notre match, je vous le promets », a assuré Bierhoff. « À ce jour, l’Algérie n’avait pas été la première priorité dans l’analyse des matchs des adversaires. Maintenant que notre adversaire est l’Algérie, les choses vont changer. Au cours des deux prochains jours, nos entraîneurs et nos éclaireurs vont s’atteler à décortiquer le jeu l’adversaire dans le moindre détail » a-t-il encore expliqué à la presse allemande.

… et encore plus pour l’Algérie !

Malgré tout, les Allemands font confiance à leur équipe nationale pour s’imposer lundi et se qualifier pour la suite de la compétition. « Je suis très optimiste, je peux vous dire que l’équipe est entièrement concentrée et motivée », a affirmé Bierhoff, qui a rendu hommage aux supporters allemands, grâce auxquels l’équipe peut « réaliser de grandes choses ».

Olivier Kahn, ancien gardien de la Mannschaft, a lui expliqué à la presse allemande que l’équipe nationale avait toutes les ressources pour gagner ce match. « Si nous jouons notre jeu, l’Algérie ne devrait poser aucun problème. Si on regarde nos qualités individuelles et tactiques, où serions-nous inférieurs à l’Algérie ? », a-t-il déclaré. Au contraire, Kahn prédit que l’équipe algérienne ne résistera pas à la pression de ce huitième de finale. « L’Algérie dispose d’une équipe solide portée par son enthousiasme et les supporteurs présents à leur côté. Mais leur jeu est usant, et leur puissance physique va diminuer », a-t-il affirmé.

Les piques historiques et les tentatives de déstabilisation des deux côtés devraient se poursuivre jusqu’à lundi. On espère que, au final, seul comptera l’engagement des joueurs allemands et algériens sur le terrain.