Jérémie Aliadière, l’attaquant français du FC Lorient, est de plus en plus cité par les médias sportifs algériens ces derniers jours. Le joueur français, âgé de 30 ans, aurait une mère d’origine algérienne. Selon les informations rapportées, il serait intéressé par les Verts et désirerait rejoindre l’équipe nationale.
Ainsi, depuis quelques années, la sélection nationale de football, avec la contribution indirecte des médias sportifs, fait dans le repérage des origines de joueurs formés en France principalement, notamment lorsqu’il s’agit de ceux ayant un nom à connotation maghrébine. Le dernier arrivé chez les Verts est bien évidemment Saphir Taïder, un joueur qui a un frère, Nabil, lequel a évolué, dans un passé récent, avec la sélection tunisienne. Bien évidemment, personne n’a le droit d’interdire à ces joueurs binationaux, ou tri-nationaux même, de joueur pour les Verts. S’ils disposent d’un passeport algérien, ils ont bien le droit de jouer pour l’Algérie. Néanmoins, cette logique reflète la situation désastreuse du football national.
En principe, une sélection est le fruit du travail effectué dans le championnat local, du moins son émanation. L’équipe algérienne est, par contre, «détachée» du championnat. En d’autres termes, si les Verts ont réussi, en 2009, à se qualifier au Mondial 2010, cela ne veut pas dire que le championnat national est d’un niveau appréciable. Depuis environ deux décennies, les clubs algériens n’arrivent plus à s’imposer sur la scène continentale. Actuellement, seuls deux joueurs «nationaux» ont été sélectionnés en équipe nationale. Ils ‘agit, en l’occurrence, de l’attaquant Slimani (CR Belouizdad) et le défenseur Belkalem (JS Kabylie). Ils sont les seuls joueurs titulaires de la sélection nationale qui évoluent dans le championnat national. On peut citer également l’ancien joueur de l’ASO Chlef, Soudani, qui évolue depuis 2011 au Portugal (Vitória Guimares). Mis à part ces trois joueurs, peu de joueurs locaux arrivent à s’imposer en sélection. Objectivement ou non – ça dépend quelques fois des choix et des préférences des sélectionneurs – le fait qu’il n’y a pas beaucoup de joueurs issus du championnat national en sélection – la chose est tout aussi valable avec Halilhodzic qu’avec Saâdane et Benchikha – démontre clairement que les clubs algériens n’arrivent plus à former des joueurs compétitifs sur le plan international.
Les sélectionneurs préfèrent donc s’orienter vers la France pour chercher des joueurs bien-formés, même s’ils ne sont pas d’un niveau très élevés. D’autant plus que, dans bien des cas, des joueurs français optent pour les «Verts» à défaut de pouvoir arracher une place parmi les «Bleus». En somme, l’équipe nationale arrivera à constituer un groupe composé de joueurs du championnat national lorsque les clubs réussiront à former de bons joueurs. D’ici là, nos sélectionneurs continueront à faire des tournées européennes dans l’espoir de dénicher des «oiseaux rares»…
Elyas Nour