Suite à ma contribution sur le dernier rapport du FMI en date du 22 avril 2009 sur le taux de croissance 2009/2010 en Algérie, les perspectives horizon 2014 et son impact sur la création d’emplois est parue en commentaires dans les quotidiens l’Expression(26 avril 2009) , le Maghreb Economie (25 avril 2009) et en intégralité dans www.focus-algerie.com, Djazaier New’s ( 26 avril 2009) et El Watan spécial Economie (27 avril 2009) dont je me permets du fait de l’importance du sujet de refaire une synthèse pour les lecteurs de algerie-focus.com, car cela engage l’avenir du pays.( voir l’intégralité du rapport publié dans algerie-focus.com)
1-Je montre, loin de toute polémique, scientifiquement( le taux de croissance est fonction du taux de croissance c’es tune loi universelle ) qu’avec 2% de croissance en moyenne 2009/2010 , ce taux étant en fonction d’un cours du baril supérieur à 70 dollars, pour se maintenir à l’avenir, montrant la non proportionnalité entre la dépense publique et les résultats, il sera techniquement impossible de créer 3 millions d’emplois entre 2009/2014, ce taux couvrant à peine le taux de croissance de la population active ( plus de 400.000 demandes d’emploi annuelles additionnelles) tout juste 50% du programme, ce qui suppose un accroissement du taux de chômage officiel 12%( y compris les emplois rentes et précaires ) et selon le FMI plus de 20% fin 2008, mais permettant d’éviter les licenciements massifs comme cela se passe actuellement dans le monde.
Comme je l’ai annoncé à maintes reprises depuis deux années, l’économie mondiale étant un corps malade (plus de 52.000 milliards de dollars de pertes en sous capitalisation), s’il y a stabilisation en 2010, en fonction des thérapeutiques, qui doivent s’attaquer à l’essence du mal, ce qui n’est pas évident actuellement( la croissance prévue par l’OCDE et le FMI entre 0 et 1% en 2010, en décroissance pour 2009) ne devrait retrouver son équilibre antérieur à la crise pas avant fin 2013, courant 2014.
3-Outre le changement inévitable, certes lent (horizon 2015/2020), du nouveau modèle de consommation énergétique il ne faut pas s’attendre à un cours élevé du pétrole, posant d’ailleurs des problèmes de rentabilité pour les investissements hautement capitalistiques , coûts très élevés, et donc la rentabilité est à moyen terme, le prix gaz indexé étant le prix du pétrole, mais à un cours moyen de 50% ( un cours de 50 dollars donne 25 dollars pour le gaz), ce qui posera donc des problèmes du rythme de financement de la dépense publique en Algérie avec des tensions budgétaires, donc des tensions sociales, début 2011 pour un cours entre 40/50 dollars et courant 2012 pour un cours entre 55/60 dollars, la Sonatrach / Sonelgaz pour leur autofinancement accaparant entre 50 et 65% des recettes globales,laissant pour les autres secteurs à ces cours entre 50 et 45%, donc allant inévitablement vers le puisement dans les réserves de change .Et supposant évidemment la stabilité du dollar car la dépréciation du dollar a un impact sur les recettes d’hydrocarbures et les réserves de change dont les bons de trésor placés à l’étranger , libellés en dollars.
4-Pour créer 3 millions d’emplois, il faut un taux de croissance au rythme annuel entre 2009/2014 de 6/7% par an supposant une réorientation de toute la politique économique et sociale (meilleure allocation des ressources d’investissement réhabilitant le savoir et l’entreprise, donc une meilleure gestion réduisant les surcoûts estimés actuellement à 20% et une meilleure gouvernance) ce qui permettrait d’augmenter de 2 à 3 points le taux de croissance.
Docteur Abderrahmane MEBTOUL, Expert international et professeur des Universités