Syrie : le président al-Assad lie son départ à une « décision du peuple »

Redaction

Le président syrien Bachar Al-Assad a lié, mercredi 17 avril, son départ à une« décision du peuple », laissant entendre qu’il pourrait se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue en 2014, alors que son pays est ravagé depuis deux ans par un conflit meurtrier.
M. Assad a choisi le jour de la fête d’indépendance de la Syrie, sous mandat français jusqu’en 1946, pour prononcer un discours fustigeant le soutien des pays occidentaux et arabes aux rebelles. Diffusant des images de l’époque du mandat français, la télévision d’Etat a donné le ton en faisant un parallèle entre les « héros de l’indépendance » d’hier et l’armée syrienne d’aujourd’hui. Le ministère syrien desaffaires étrangères s’en est pris à la France, qui a critiqué la veille une amnistie partielle décrétée par M. Assad. « Le peuple syrien ne permettra pas à la France derevenir dans le pays par le biais du soutien aux groupes terroristes et en conspirant pour faire couler le sang syrien », estime le ministère.
Le président syrien a aussi affirmé que les Occidentaux jouaient avec le feu en finançant selon lui Al-Qaida« L’Occident a déjà payé très cher le fait d’avoir aidé à ses débuts Al-Qaida. Aujourd’hui il fait la même chose en Syrie, en Libye et dans d’autres endroits et il paiera cher au cœur de l’Europe et des Etats-Unis », a-t-il prévenu.« Nous n’avons pas d’autres options que la victoire, car si nous ne sommes pas victorieux, ce sera la fin de la Syrie, et je ne pense pas qu’un seul citoyen syrien accepte cette option, a aussi déclaré M. Assad. « L’incendie ne s’arrêtera pas à nos frontières, tout le monde sait que la Jordanie est aussi exposée que la Syrie », a-t-il aussi affirmé. Le président accuse la Jordanie d’entraîner les combattants rebelles et de faciliter leur entrée en Syrie. 
  • Armes chimiques : Washington renforce son dispositif en Jordanie

 

Réfugiés syriens dans le nouveau camp de Mrajeeb Al Fhood, près de Zarqa en Jordanie, le 10 avril.

 

Les Etats-Unis ont renforcé leur dispositif militaire en Jordanie pour entraîner l’armée jordanienne et intervenir le cas échéant pour sécuriser les stocks d’armes chimiques en Syrie, a annoncé mercredi le secrétaire américain à la défense,Chuck Hagel.

Washington a déjà déployé en octobre environ 150 militaires des forces spéciales en Jordanie, notamment pour « établir un quartier général » et diriger les opérations relatives à la Syrie. Avec ce nouveau renfort, la présence militaire en Jordanie dépassera les 200 hommes.

« Le département de la défense a des plans prêts pour répondre à tous les scénarios possibles s’agissant des armes chimiques, a assuré le chef du Pentagone. Si Bachar Al-Assad et ceux sous son commandement ont recours aux armes chimiques ou manquent à leurs obligations de les sécuriser, il y aura des conséquences et ils seront tenus pour responsables. »

S’agissant de la politique américaine en Syrie, M. Hagel a rappelé que Washington se cantonnait à une aide humanitaire de 385 millions de dollars, et à une« assistance technique » pour une aide « non létale » comprenant des équipements médicaux et de communication fournie à 1 500 rebelles syriens considérés comme modérés, de 117 millions de dollars.

  • L’UE envisage de lever partiellement l’embargo pétrolier contre la Syrie

 

Un homme distille du pétrole, une des étapes du processus de raffinerie, issu de la province de Deir Ezzor en Syrie, le 15 avril.

 

L’Union européenne envisage de lever partiellement son embargo pétrolier à l’encontre de la Syrie afin d’aider l’opposition, qui contrôle une partie des champs pétrolifères, selon des sources diplomatiques. La décision, qui doit encore être avalisée par les ministres européens la semaine prochaine, pourrait permettre dereprendre l’extraction pétrolière dans les régions sous le contrôle des rebelles.

Depuis fin 2011, l’UE interdit les investissements dans le secteur pétrolier syrien et les exportations d’équipements à destination de l’industrie gazière et pétrolière. La production pétrolière syrienne, qui s’élevait à 420 000 barils par jour avant le début de la révolte mi-mars 2011, a été réduite de moitié avec l’escalade des violences. Elle est principalement destinée à la consommation intérieure. En novembre dernier, l’Armée syrienne libre avait notamment pris le contrôle du plus important champ pétrolifère du pays.

  • 49 morts mercredi

 

Homs, le 7 avril.

 

Sur le front, au moins 12 personnes, dont deux enfants, ont été tuées mercredi par des tirs de l’armée contre la localité de Boueida, dans l’est de la province centrale de Homs, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui s’appuie sur un large réseau de militants, avocats et médecins à travers le pays. Des combats au sol faisaient aussi rage dans cette région.

Cette région est stratégique car elle se trouve dans le centre du pays et relie Damas au littoral. Selon un bilan provisoire de l’OSDH, 49 personnes sont mortes, dont 18 civils, 18 rebelles et 13 soldats. La veille, la violence a coûté la vie à 99 personnes, dont 41 civils, selon l’OSDH.

Pour l’ONU, la Grèce doit se préparer à accueillir des réfugiés syriens

Lu sur LeMonde.fr

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