Près de soixante journalistes de la presse privée dont des directeurs de journaux, (Omar Belhouchet (El Watan), Idir Benyounes (La Dépêche de Kabylie) et Hadda Hazzam (El Fedjr)), ont pris part au rassemblement tenu dimanche 30 janvier 2011 à la maison de la Presse Tahar Djaout à Alger pour dénoncer les dérives des quotidiens Echourouk et Ennahar.
Prenant la parole, Chafaâ Bouaiche, journaliste et initiateur du sit-in, a dénoncé le traitement policier de l’information par les deux journaux notamment lors des dernières émeutes qui ont secoué le pays et la marche organisée par le RCD. «Ces journaux qui glorifient la révolte des peuples tunisien et égyptien n’ont pas hésité de traiter nos jeunes émeutiers de voyous», dénonce l’orateur. Selon lui, «au lieu de la tirer vers le haut, ces deux journaux accompagnent la société algérienne dans sa décadence après une décennie de violence».
Pour sa part, Mohamed Iouanoughen, Rédacteur en Chef du quotidien arabophone Waqt El Djazaïr, n’a pas manqué de condamner le racisme des deux quotidiens et l’absence d’éthique chez leurs responsables. «Echourouk» a traité les manifestants venus de Kabylie en juin 2001 de «singes», rappelle Yacine Mohelbi du Jeune indépendant. Des propos que condamnent également le journaliste de la Dépêche de Kabylie, Mohamed Mouloudj. Un bloggeur du «club des démocrates algériens», a appelé les journalistes à ne pas s’autocensurer d’autant plus que les Algériens leur font confiance. L’intervenant a, également, accusé Echourouk de fraude fiscale.
D’autres intervenants ont évoqué la situation de la presse, la censure et les conditions socioprofessionnelles des journalistes. Un rendez-vous est donné pour vendredi prochain pour une autre rencontre.
RAF