Algérie : les Télés privées sont toujours « étrangères » !

Redaction

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Difficultés financières, marché publicitaire en berne et une législation ambigüe ; les chaines de télévision privées peinent à démarrer. Et pour cause, malgré les assurances du gouvernement, ces télévisions off shore broient du noir et ne savent pas vraiment quoi faire.

La dernière information en date ne règle pas vraiment le fond du problème. Alors que l’étude de la loi portant sur l’audiovisuel traîne en longueur, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, assure, lui, que « les agréments des chaines de télévisions privées » seront renouvelés. Ces autorisations spéciales prennent fin, en effet, dans deux jours. Un renouvellement s’impose donc.

Cela ne règle rien, dans le fond. Puisque, en l’absence d’une loi qui cadre le secteur, les chaines de télévisons « algériennes » travaillent dans une totale opacité. A commencer par le volet financier où aucune règle n’est admise. Comment peut-on, en effet, faire fonctionner des chaines de télévision hébergées à l’étranger, alors que, officiellement, il est interdit de faire sortir de l’argent en dehors des circuits officiels ? Pis encore, des hommes d’affaires connus pour leur sérieux n’ont jamais réussi à obtenir le fameux sésame de la Banque d’Algérie qui leur permet d’investir à l’étranger.

Première conséquence de cette situation de non-droit dans lequel pataugent les chaines de télévisions « privées », certaines d’entre elles envisagent sérieusement de mettre la clef sous le paillasson. C’est le cas, par exemple, de Al-Atlas TV qui vient de baisser rideau, ne serait-ce que momentanément. Les responsables de la chaine évoquent des problèmes financiers mais ils promettent de rouvrir pour se « conformer à la nouvelle loi sur l’audiovisuel », qui ne voit toujours pas le jour. Al-Atlas TV n’est malheureusement pas un cas isolé. Car, en dehors de deux à trois sociétés, les autres trouvent du mal à payer ne serait-ce que leurs salariés.

En attendant, les Algériens sont sommés de choisir entre la peste de l’ENTV et sa propagande et le choléra des chaines satellitaires étrangères.

E. W.