Depuis deux ans, les publicités pour l’iPhone mettent davantage en avant les applications que le smarthphone d’Apple en lui-même, Et pour l’iPad, la marque à la pomme semble retranscrire la même stratégie de communication, les contenus semblent l’emporter sur le mobile, ces mini logiciels ludiques, pratiques, culturels ou tout simplement chronophages sont devenus l’argument maitre de vente, son efficacité est certaine et pour preuve, les consommateurs achètent l’iPhone pour les apps.
On comprend l’empressement d’Apple à venter les méritent et à animer une large communication autour de ses applications, avec plus de 200 000 sortes d’applications disponibles, l’App Store est devenu une barrière à l’entrée difficilement franchissable pour les concurrents, Steve Jobs sur son site à assurer tout au long de l’année 2010 que chaque semaine 15 000 nouvelles applications supplémentaires seraient accessibles dans sa boutique. Plus de 4 milliards ont déjà été téléchargées en 2009, 35% des applications téléchargées dans le monde l’étaient par des détenteurs d’iPhone et iPod Touch.
Plus de 130 000 développeurs développent de manière indirecte pour Apple. Ils touchent 70% du CA que la firme Californienne retient de la vente des applications développées. Avec son modèle économique, Apple mobilise les ressources des développeurs et la firme espère bien réitérer cette performance avec iAd sa nouvelle régie, celle-ci est valorisée au détriment de son réseau publicitaire Quattro Wireless Network acquis en janvier 2010 pour la somme de 275 millions de dollars qui sera abandonné le 30 septembre prochain.
En partageant les revenus publicitaires avec les développeurs, Apple capitalisent en plus sur ses produits, de l’iPhone à l’iPad. De leur coté, Google avec Android, Nokia avec Symbian et Research in Motion (RIM) pour Blackberry, sans parler de Microsoft avec Windows Phone qui compte 1000 applications, ces acteurs restent à la traine malgré des efforts plus que remarquables. Les abonnés qui possèdent un iPhone génèrent en Europe deux fois plus de revenu que la moyenne des clients d’un opérateur et 2,45 fois plus aux USA.
Le marché des applications mobiles est évalué à 32 milliards de dollars à l’horizon 2015. Ces revenus proviendraient du téléchargement payant, des abonnements à certaines applications, la presse par exemple, et de la publicité. Les abonnements devraient être largement majoritaires à terme. Pour relativiser l’importance de ce marché, il faut noter que la plupart des applications téléchargées sur l’AppStore d’Apple sont gratuites, du moins pour le moment.
Tout de fois, il faut féliciter les fabricants de terminaux, ils ont permis de manière innovante à l’internet mobile de décoller, ce boom coïncide avec un changement fondamentale dans l’industrie des télécoms, les fabricants gagnent en pouvoir et les opérateurs mobiles en perdent. Les opérateurs tentent bien de répondre à toutes ces avancées et innovations, mais il faudrait qu’ils soient capables de développer des environnements pour développer des applications interopérables en matière de déploiement pour différents systèmes d’exploitation, large chantier…
Pour les éditeurs, grands et petits, les coûts de développement s’additionnent et se multiplie quand il s’agit de développer des applications multiplateformes, cette piste semble être semée d’embuches pour les opérateurs, certains d’entre eux ont décidé de s’allier pour créer des hypermarchés d’applications, solutions la plus viable et surtout dans une vision Cloud Computing..
Pour l’heure les clients n’en voient pas la couleur, dans ce contexte, les opérateurs risquent de devenir de simple fournisseurs de tuyaux s’ils n’attirent pas les développeurs à eux, problème majeur et qui n’est pas des moindres, ils n’ont pas ou peu d’expérience en matière de logiciels, contrairement à Apple, Google et Microsoft, ils n’ont pas plus une présence sur toute la planète comme les géant du web.
Salim BOUTOULA