L’anglais catastrophique de Zohra Derdouri, la Ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication fait des ravages sur les réseaux sociaux.
En février 2013, le directeur de l’Algerian Learning Center (ALC), organisme pionnier de l’enseignement de la langue anglaise en Algérie, avait déclaré « La langue anglaise universelle est plus que jamais la langue des affaires. Elle est même devenue un critère de sélection déterminant dans toute nouvelle embauche ». Mais cette affirmation ne semble pas valoir pour tout le monde. Il est par exemple peu probable que la Ministre de la Poste et des technologies de l’information et de la communication, Zohra Derdouri, ait réussi un test d’anglais avant d’accéder à ce poste. En témoigne cette vidéo publiée le 5 juin dernier sur YouTube.
Incapable de lever les yeux de sa feuille, la ministre ânonne un discours incompréhensible autant pour son audience que pour elle-même. Les commentaires liés à la vidéo sont partagés : tandis que certains s’indignent du terrible accent de Mme Derdouri, d’autres plaident que son anglais n’est pas si mauvais.
Puisqu’il nous faut trancher, on admettra que la maîtrise de l’anglais de la Ministre laisse à désirer. Au-delà du problème de l’accent, ce qui frappe surtout dans cette vidéo est l’impression que Derdouri ne comprend rien de ce qu’elle déclame. Or, dans un monde globalisé où l’anglais domine la grande majorité des échanges diplomatiques, financiers et commerciaux, on ne peut que s’inquiéter d’une telle incapacité à s’exprimer en anglais.
Pourtant, la langue de Shakespeare semble aujourd’hui faire des émules en Algérie. Depuis 2006, près de 3000 enseignants ont été formés par l’ambassade britannique, en coopération avec les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. En mai dernier, l’ancien ambassadeur britannique en Algérie, Martin Rooper, avait ainsi souligné la qualité du travail accompli : « Nous avons élaboré un bon programme pour améliorer l’enseignement de l’anglais dans le secteur public et privé, avec le soutien d’experts britanniques ».
Plus encore, une large partie de la société (étudiants, ingénieurs, enseignants, médecins, etc.) privilégie désormais l’anglais au français. Un développement qui inquiète d’ailleurs l’agence pour la francophonie, désireuse de conserver la domination du français sur le territoire algérien.
La guerre entre Molière et Shakespeare aura-t-elle lieu ? Ce qui est sûr, c’est que les questions linguistiques ne cessent de diviser le peuple algérien : officialisation de tamazight, rejet du français à l’école, apprentissage de l’anglais… Autant de sujets sur lesquels le gouvernement devrait se pencher sérieusement.