Deux millions d’Algériens ont besoin de soins psychiatriques

Redaction

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Deux millions d’Algériens nécessitent des soins psychiatriques. C’est ce qu’indique une étude suisse sur la santé mentale dans le monde, dont les résultats ont été présentés au dernier Congrès international de psychiatrie ayant pour thème «La psychiatrie dans le monde arabe».

Nicolas Sartorius, épidémiologiste psychiatrique suisse, avait précisé à cette occasion que «3 à 7% de la population doivent bénéficier d’un traitement psychiatrique», tout en précisant que ces chiffres restent «modérés» par rapport à ceux donnés par une étude américaine, estimant entre 10 et 12% de la population souffrant de maladies mentales en Algérie.

Signalons, cependant, que le champ des maladies psychiques visées par cette étude n’est pas réduit à celles qui concernent seule la démence. On y comptabilise, également, l’épilepsie, les névroses ainsi que les dépressions.

Pour les raisons de cet état de fait, les spécialistes s’accordent à pointer du doigt le climat social délétère, conjugué à la tragédie nationale qu’a traversée le pays.

Des situations qui n’auraient pu passer sans provoquer de dégâts. Pour sa part, le docteur Nacéra Magi, vice-directrice chargée de la santé mentale au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, avait indiqué que quelque 30.000 malades mentaux sont soignés dans des hôpitaux universitaires, des centres spécialisés et dans les secteurs sanitaires.

S’appuyant sur des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le docteur Magi a estimé le nombre de malades mentaux en Algérie à 150.000, notamment dans les grandes villes.

Autant de chiffres fournis, mais qui ne reflètent toujours pas la réalité de la situation de la santé mentale des Algériens, étant donné que ce sujet reste tabou dans une société qui stigmatise ce genre de maladie.

«Beaucoup de malades ne sont pas déclarés par leurs familles en raison des tabous ou simplement par ignorance, pensant qu’ils sont condamnés», a souligné le Dr Sartorius tout en relevant «le laxisme des pouvoirs publics pour investir dans la mise en place d’une véritable politique de santé mentale» en Algérie. Avant d’ajouter qu’«il est faux de croire que les malades mentaux sont irrécupérables et qu’investir dans la santé mentale c’est gaspiller de l’argent».

Sur ce point, le Suisse a fait remarquer que, contrairement aux idées reçues, «les maladies mentales, même dans leurs formes la plus extrême, la schizophrénie, sont guérissables.» Ainsi, « avec une bonne prise en charge, 1/3 des schizophrènes guérissent complètement et 1/3 guérissent mais avec un traitement à vie », conclut-il.

Algerie-focus.com

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