Cyberactiviste connu des initiés du Web, Slim Amamou alias Slim404, formait avec ses acolytes résistants tunisiens du Web, la colonne de défense de la liberté d’expresson en Tunisie. Ils étaient la bête noire d’Ammar404, la redoutable machine à censurer internet de l’ère Ben Ali. Ils rendaient des coups autant qu’ils en recevaient, dans une guerre virtuelle qui a duré des années. Jusqu’au jour où un certain Mohamed Bouazizi, s’immole par le feu et enflamme par son geste despéré toute la Tunisie.
Slim404 met le paquet plus que jamais sur internet, avant qu’il soit embarqué par la police et jetté en prison. Il sera libéré une semaine plus tard, ce fameux 13 janvier, le jour du dernier discours de Ben Ali et son fumeux « je vous ai compris ».
La rue tunisienne finit par chasser le dictaeur, qui pend la poudre d’escompette comme un voleur. Slim Amamou est nommé Secrétaire d’Etat à la jeunesse et au sport dans le nouveaux gouvernement de transition tunisien. Il quitte son poste au bout de quatre mois seulement : trop de critiques dans une Tunisie encore traumatisée, « c’est dur pour le moral » de Slim404. Il préfère retrouver ses vieux amours, internet et l’activisme. Il a sa propre idée de la Tunisie de demain, son propre modèle politique : l’Open Governance, ou la démocratie directe, comme elle se pratique déjà en Suisse. Mais, en Tunisie, les gens voteraient sur internet, bien sûr.
Slim Amamou était l’un des invités du Colloque 4M (Médias, Mutation, Montpellier, Méditerranée ), organisé les 17 et 18 juin à Montpellier par Canal France International (CFI). Il a animé avec d’autres représentants de médias du pourtour méditerranéen, un atelier sur le thème « La démocratie passera-t-elle par le Web ? ».
C’était l’occasion de lui poser quelques questions pour Algerie-Focus.Com.
Interview :