Joseph Ged, le patron d’Ooredoo, soulève l’indignation des journalistes algériens

Redaction

Les propos du patron de l’opérateur de téléphonie mobile Ooredoo, Joseph Ged, ont provoqué un véritable tollé au sein de la presse algérienne.  De nombreux journalistes ont dénoncé vigoureusement les menaces proférées par Joseph Ged, lors d’un dîner en l’honneur de la presse algérienne.   

Lors de cette soirée, Joseph Ged s’est permis de proférer des menaces à l’endroit des journalistes algériens en les avertissant qu’Ooredoo ne va pas attribuer de la publicité aux médias qui se permettent d’attaquer l’Algérie ou le Qatar ! « Nous ne cautionnerons en aucune façon des attaques personnelles ni envers l’Algérie ni envers le pays d’où a commencé l’aventure Ooredoo, le Qatar », a exactement dit Joseph Ged qui ne définit nullement ce qu’il entend par « attaque ». Quoi qu’il en soit, au lendemain de ses déclarations controversées, relevées et dénoncées par Algérie-Focus, plusieurs médias algériens ont réagi à cette mise en garde du manager d’Ooredoo en Algérie.

Ainsi, lundi, El WATAN a tout simplement titré à sa Une « Le chantage de Joseph Ged ». Le quotidien francophone a rapporté les réactions de l’ancien ministre de la Communication,  Abdelaziz Rahabi. Scandalisé, ce dernier a estimé qu' »Ooredoo est ainsi devenu la cinquième colonne du Qatar en Algérie ». « Ooredoo a commencé petit, chez nous, avant de devenir grand.  Maintenant, c’est nous qui nous faisons petits devant lui », a regretté l’ancien ministre algérien. De son côté, la directrice de publication du quotidien arabophone Al-Fadjr, Hadda Hazem, qualifie Joseph Ged de « colonel » et le compare aux autres « colonels » du DRS qui ont voulu et cherché à bâillonner la presse algérienne. Sur les réseaux sociaux, de nombreux autres journalistes ont exprimé leur indignation. Certains ont même proposé de boycotter le concours « Média Star », un concours dédié aux TIC et organisé chaque année par Ooredoo. « Sommes nous tombés si bas pour recevoir des gifles sur notre propre territoire ? Nous sommes devant un cas presque unique de chantage assumé publiquement par le patron d’un groupe de téléphonie mobile qui n’est pas au dessus de tous soupçons », s’est indigné, sur son compte Facebook, le journaliste Faycal Métaoui. 

« L’indélicatesse et l’irrévérence coupables dont s’est rendu coupable le patron d’Ooredoo, Joseph Jed, qui a sommé la presse de ne pas épingler le Qatar sous peine de lui couper la pub, nous imposent, nous journalistes, un sursaut de dignité. C’est le moins que nous devons à nos confrères morts pour la liberté de la presse. Alors, boycottons, pour commencer, le concours de pacotille Médias Star et toutes les activités de cet opérateurs de téléphonie jusqu’à ce que Ged présente des excuses publiques », a fait savoir par ailleurs Abdellah Rabah, journaliste. Et la vague d’indignation n’est pas prête de s’estomper…