Khalida Toumi : Non, le ministère de la Culture n’a pas tenté d’interdire la conférence d’El Watan

Redaction

En bon pompier, Khalida Toumi essaye d’éteindre l’incendie déclenché jeudi 7 novembre avec l’annonce de l’interdiction de la conférence-débat d’El Watan par un office rattaché au ministère de la Culture.

Khalida Toumi tente de désamorcer la bombe qui pourrait faire tâche d’huile à la veille de l’arrivée du secrétaire d’Etat John Kerry en Algérie. Dans un communiqué, rendu public le vendredi 8 novembre, son ministère « dément catégoriquement avoir interdit la tenue de la conférence-débat « Les débats d’El Watan », prévue le 9 novembre, à l’Office Ryad el Feth à Alger (OREF) ».

Comme chaque année depuis trois ans, le forum mensuel d’El Watan a pris l’habitude de prendre ses quartiers dans la salle Cosmos de Ryad el Feth. Ce samedi, les participants – le juriste Mouloud Boumghar, l’économiste Smail Goumeziane, le politologue Mohammed Hechmaoui et le sociologue Abdelkader Lekjaa – étaient invités à débattre de la situation politique actuelle de l’Algérie sous le titre « Statu quo autoritaire : quel coût pour l’Algérie ».

Mais le quotidien algérien indiquait dans son édition de jeudi avoir reçu un courrier de l’OREF la veille qui lui avait loué la salle pour l’occasion le 27 octobre, lui demandant d’obtenir une autorisation de la wilaya d’Alger pour avoir le droit d’organiser le débat. Or depuis trois ans, ce forum se tient dans cette même salle sans autorisation préalable de la wilaya.

Dans son communiqué, le ministère de la Culture désigne le directeur de l’OREF comme seul responsable de cette annulation. Khalida Toumi ne veut pas en rester là. Son cabinet ministériel a annoncé ce vendredi l’ouverture d’une enquête « à l’issue de laquelle seront prises les mesures et sanctions qui s’imposent ».

Excès de zèle

Selon des sources proches de la direction de l’OREF, le site d’information Algérie1 croit savoir que le directeur a déjà été remercié. Il faut dire que ce dernier n’en est pas à son premier excès de zèle. La semaine dernière il avait volontairement coupé le courant au cours d’une émission politique, donnant la parole à de figures de l’opposition, organisée par la chaîne internationale France 24, estimant que les propos tenus allaient contre le système. Le directeur de l’OREF avait ainsi contraint France 24 à interrompre son tournage. « Ne jouez pas avec le pain de mes enfants », s’était-il contenté de déclaré face aux réactions protestations des organisateurs de l’émission.

Le département de Khalida Toumi assure que « en tout état de cause, la conférence pourra se tenir comme prévu à l’OREF ». Et de conclure en présentant ses « sincères et profondes excuses au quotidien El Watan et à travers lui toute la presse nationale en les assurant de son engagement à défendre le droit constitutionnel à organiser des débats sur toute question qui les intéresse dans tous les espaces relevant du Ministère de la Culture ».