Médias : L’incroyable campagne de haine lancée contre les athées algériens

Redaction

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Après avoir fait tout un dossier sur le port du voile par les Algériennes, le journal arabophone Echourouk réputé pour ses tendances islamistes a franchi une autre étape : il a publié, ce vendredi, une «enquête» sensationnaliste sur le « phénomène » de l’athéisme dans la société algérienne.

Ce média aux idées islamistes avérées créé ainsi un clivage dans la société. A coup de papiers de propagandes, il oppose les bons (les pratiquants) aux mauvais (les athées, mais aussi les non-pratiquants). Pis encore, les articles inclus dans ce pseudo dossier sentent la manipulation. Au moment où les responsables politiques algériens défendent la tolérance religieuse, Echorouk offre aux Algériens un concentré de haine dirigée à l’encontre de nombreux algériens dont les convictions religieuses diffèrent des propagandistes de ce média.  Echorouk s’en prend ainsi violemment à « ces gens qui ne croient pas en Dieu ». Il accuse même  ces « athées » de meurtres élucidés et jugés par les tribunaux.

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Dans ce dossier d’Echorouk, les athées algériens sont traités de « sorciers » caricaturés et présentés comme des monstres dangereux !  Des passages entiers de ce dossier s’apparentent à un véritable appel à la haine. L’athée, il faut le juger, l’emprisonner, le pourchasser ou l’excommunier.  Cela fait plusieurs semaines que ces discours de haine sont disséminés dans plusieurs médias. Ce même canard a  fait écho, il y a un mois, de la volonté d’un courant salafiste de mener une campagne de « purification » de la société à travers la fermeture de bars, avant de revenir, quelques numéros plus loin, sur d’autres sujets de société comme la polygamie qui a été défendue et soutenue publiquement par la présidente d’un parti islamiste.

C’est également ce courant idéologique qui a pris fait et cause, depuis quelques jours, contre l’œuvre de fiction que représente le film l’ »Oranais » du réalisateur Lyès Salem. A ce rythme, les salafistes et autres fanatiques, dont les idées sont véhiculées sans aucune gêne par ces journaux qui n’ont guère la vertu comme première qualité, vont obliger les femmes à s’habiller comme ils le veulent. Ils vont finir par faire intrusion dans les chambres à coucher des Algériens pour savoir si leurs comportements sont conformes aux préceptes de la religion. Et quoi après ? Un retour aux années 1990 ?

Ces dérapages dangereux doivent non seulement cesser, mais leur persistance peut créer des conflits dans la société. Des conflits qui peuvent mener le pays vers l’inconnu.

Essaïd Wakli