Le secret de la longévité résiderait dans la consommation de melon, d’artichaut et de poisson, à en croire les habitudes alimentaires de la doyenne oranaise, Melle Talhi Meriem, âgée de 108 ans.
« Elle adore les fruits, surtout le melon », confie la nièce de la centenaire, Melle Talhi Djamila, ajoutant que l’artichaut et le poisson sont également les aliments préférés de sa tante.
La plus âgée des femmes de la wilaya d’Oran est l’unique survivante d’une fratrie de sept membres dont trois s£urs. Elle vit à Bouyacour, une agglomération secondaire de la commune et chef-lieu de daïra Boutlélis, à une trentaine de bornes au sud-ouest de la ville d’Oran.
Aphasique et grabataire depuis quelques années suite à la perte des phalanges d’un pied affecté par la gangrène, la doyenne, qui semble apprécier le régime pauvre en calories, « observe intégralement le jeûne du Ramadhan, ne prend aucun médicament et ne souffre d’aucune maladie sinon de grippe passagère », indique sa nièce.
Le poids des ans contraint son corps frêle à la position allongée quasiment toute la journée, sur un matelas à même le sol d’une minuscule pièce d’un « haouch », modeste habitation en parpaings qui compte une seconde chambre et une courette.
Quand elle veut s’asseoir ou prendre l’air, elle le fait souvent savoir par de petits cris ou en se grattant sa main droite difforme de naissance, notamment lorsque le neveu de Djamila, un adolescent, lui rend visite. Il l’aide alors à s’installer dans son fauteuil roulant pour l’emmener dans la courette ou la promener dans le périmètre du haouch.
En fait, la doyenne n’a, de toute sa vie, jamais voyagé, elle est toujours restée à Bouyacour, son douar natal, ne le quittant qu’à de rares exceptions, comme lors de fêtes de mariage.
« Ses déplacements n’ont guère été plus loin que la commune voisine de Misserghin où elle fut invitée, il y a six ans, à la dernière célébration de mariage en date, sans y passer plus d’une nuit », précise sa nièce.
« Elle jouit encore de faibles capacités auditives et visuelles mais sa mémoire est intacte, et si elle a perdu quelque peu l’usage de la parole, cela ne l’empêche pas de sourire, parfois même de chantonner », assure-t-elle.
Célibataire tout comme sa tante, Melle Talhi Djamila, 47 ans, a dû abandonner son emploi au sein d’une manufacture de chaussures pour veiller sur la centenaire qui était prise en charge auparavant par feus ses parents.
Elle dispose, pour ce faire, d’une pension de reversion de 5.000 DA échue de la retraite de feu son père, alors que l’allocation de solidarité mensuelle de sa tante est de 3.000 DA à peine.
Ce budget ne lui permet pas, à l’évidence, d’affronter sans difficulté les charges comme celles de la consommation d’électricité, des couches de sa tante ou des réparations des dégâts causés par les infiltrations des eaux de pluie à travers la toiture en tôle de l’habitation.
La cellule de coordination de l’action sociale du mouvement associatif de la wilaya d’Oran honore la doyenne à l’occasion de la journée mondiale de la Femme. Cet hommage gagnerait à motiver les instances compétences à octroyer l’aide nécessaire afin de permettre à Melle Talhi Djamila de mieux s’occuper de sa tante et de profiter pleinement du bonheur que lui procure sa présence.
APS