«Opération Tunisia»: la cyberattaque d’Anonymous aux côtés des manifestants tunisiens

Redaction

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Ils ont lancé la bataille contre Ammar. Ammar ? C’est le big brother tunisien. La grande paire de ciseaux, le censeur en chef d’un Internet tunisien pourtant déjà bien verrouillé. Depuis le 2 janvier, il est dans la ligne de mire des Anonymous, ce groupe de résistants hackers qui travaille «sans cesse à l’opposition envers la censure sur Internet ou au travers le monde».

Ce jour-là, à l’issue d’un tchat, un appel est diffusé à des centaines de personnes. Anonymous lance l’opération Tunisia pour attaquer les sites gouvernementaux.

A en croire Eric, l’un des membres parisien du groupe qui souhaite rester anonyme, la contre-attaque a été une réussite. Plus d’un site officiel était effectivement inaccessible ce jour. «Il s’agit à la fois de DDOS, [pour «Distributed Denial-of-Service», autrement dit une attaque en déni de service distribué] ou de logiciel d’attaque comme LOIC [Low Orbit Ion Cannon, lire ici les explications très claires de l’équipe d’Ecrans sur ces stratégies d’empêchement informatique]», raconte Eric, bénévole du groupe à Paris. «Ca a été vu comme une libération psychologique en Tunisie, d’après ce que nous ont dit nos contacts sur place.»

Kits de survie

Anonymous, qui s’est rendu célèbre en luttant contre l’église de la Scientologie et en prenant la défense de Julian Assange et de WikiLeaks, est ensuite passé à la deuxième phase de son plan tunisien: «La constitution d’un réseau de résistance, raconte Eric. Nous ne voulons pas faire prendre des risques physiques et se lancer dans des provocations inutiles. La liberté d’expression, c’est bien suffisant.»

Tout s’est fait en ligne, via le tchat d’Anonymous et Facebook. «On a expliqué ce qu’était notre réseau, on les a prévenus des risques qu’ils encouraient et, enfin, on les a incités à s’organiser eux-mêmes. Car on va vite se désintéresser d’eux pour intervenir ailleurs, nous ne sommes pas une ONG.»

La réponse du régime Ben Ali n’a pas tardé. Qui a bloqué des sites, installé des filtres, piraté des comptes, voire détruit purement et simplement des blogs, des serveurs, etc. En réponse, Anonymous a lancé un appel pour fournir des assistances techniques pour résister aux blocages et contourner les interdits. D’autres sites ont également mis en ligne des conseils et kits de défense.
Anonymous réfléchit prépare actuellement une troisième manche. Le bras de fer avec Ammar pourrait bien durer.

liberation.fr

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