Oran : Un journaliste poursuivi par…son directeur de publication pour « atteinte au Prophète »

Redaction

Depuis le 13 août 2014, le journaliste algérien  Mohamed Chergui vit un véritable cauchemar. Il est poursuivi en justice pour « blasphème » et « atteinte au Prophète Muhammed (QSSL) ». Une lourde charge qui risque de lui coûter au moins 3 ans de prison ferme. Et pourtant, Mohamed Chergui n’avait écrit aucun article blasphématoire. Il paie juste les conséquences d’une coquille qui s’est malencontreusement glissée dans les colonnes de son journal « El-Djoumhouria », un quotidien arabophone basé à Oran. 

Fait inédit: Mohamed Chergui est poursuivi en justice par… son propre directeur de publication. « J’étais le chef de la rubrique Religion. J’ai tiré un article sourcé, paru sur le web, concernant la thématique des mots employés dans le Coran qui ne sont pas d’origine arabe. L’article est publié en avril 2014. Lors de la publication de la 2ème partie de cet article, une coquille s’est glissée et personne ne l’a corrigée avant l’impression du journal. Cette coquille concerne un passage qui accuse le Prophète d’avoir manipulé et écrit le Coran », explique Mohamed Chergui, joint au téléphone par Algérie-Focus.

Selon notre interlocuteur, le directeur de publication d’El-Djoumouhria, Bouziane Ben Achour, a profité de cette malheureuse erreur pour le dégrader, le sanctionner et le licencier par la suite. « J’étais le rédacteur en chef du quotidien. Dés sa nomination comme directeur de Publication, il s’est montré très hostile à mon égard et il m’a écarté. Cette erreur lui a fourni le prétexte pour s’acharner contre moi sans aucun motif compréhensible. Le journal dispose de deux rédacteurs en chef adjoints et d’une rédactrice en chef principale. Pourquoi personne n’a rattrapé cette coquille ? Pourquoi, je suis le seul poursuivi, alors que je ne suis pas le premier responsable du contenu éditorial du journal ? », s’interroge Mohamed Chergui qui va plaider sa cause demain mardi au tribunal d’Oran. Il accuse son directeur de la publication d’avoir fomenté un complot contre sa personne. Ce père de trois enfants, dont une fille trisomique, lance un véritable cri de détresse et espère la clémence des juges qui auront à se prononces demain sur cette drôle d’affaire.

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