Dans la série des réformes annoncées par le président Abdelaziz Bouteflika lors de son discours à la nation, le 15 avril, il est également question d’apporter des modifications au code de l’information que le ministre de la communication Nacer Mehal se dit disposé à introduire en consultation avec les concernés.
Dans ce cadre, Nacer Mehal a animé une première rencontre avec la corporation à Alger en application de son programme qui prévoit de déplacements à travers le pays pour rencontrer éditeurs et journalistes afin de discuter avec eux de ces réformes et recueillir les revendications et propositions de ces derniers.
Aujourd’hui, 12 juin, le ministre a fait le déplacement à Oran. Le 9 juin, la Wilaya d’Oran avait adressé aux rédactions une invitation dans laquelle elle annonçait une rencontre entre Nacer Mehal et les patrons de presse, les journalistes n’ayant été sollicités que pour couvrir l’évènement. Se sentant exclus du débat, les journalistes du Collectif Des Journalistes Autonomes d’Oran (CJAO), s’étaient rencontrés la veille pour convenir d’une action commune de protestation. « Au début nous avions décidé de brandir publiquement des cartons rouge au ministre pour marquer notre désaccord avec sa démarche. Au final, nous avons décidé de prendre la parole et discuter de nos problèmes directement avec le ministre » a déclaré Djaafar Bensalah, journaliste à El Khabar au bureau d’Oran et membre du CJAO.
Et les problèmes de la presse algérienne sont légion, notamment ceux intrinsèques à la profession. Ainsi, plusieurs journalistes ont pris la parole pour exposer au ministre les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien dans l’exercice de leur métier.
En effet, de la problématique de la délivrance de la carte de presse, du manque de formation et d’encadrement des nouveaux journalistes, du statut du journaliste, de la création de syndicats autonomes, en passant par les revendications d’ordre socioprofessionnel, plusieurs questions ont été abordées avec le ministre. Ce dernier s’est montré ouvert au débat et a réitéré sa volonté de les associer à la réforme du code de l’information.
Néanmoins, les journalistes craignent qu’au final les syndicats qui ne représentent pas l’ensemble de la corporation soient les ultimes interlocuteurs du ministre.
La DZ e-presse : il faut attendre les conclusions de la rencontre internationale de Moscou
La presse électronique algérienne devrait également avoir son mot à dire dans les réformes en cour. Nacer Mehal a survolé le sujet sans donner plus de détails. Présent dans la salle, Fayçal Anseur, le fondateur du journal électronique Algerie-Focus.Com, a interpelé le ministre sur la nature du statut qui sera éventuellement accordé à la presse en ligne dans le nouveau code de l’information. Il a également remis à Nacer Mehal, en main propre, une plateforme de revendications élaborée en concertation avec le site d’information TSA. « TSA est de droit français » a répliqué le ministre. Quant au statut de la presse électronique algérienne, le ministre a promis de se pencher sur cette question à la lumière des conclusions de la rencontre internationale sur la e-presse qui doit de se tenir en septembre à Moscou.
Il est à noter, que Nacer Mehal se rendra demain, 13 juin, à Constantine pour rencontrer les représentants de la presse locale.
RAF
