Le journaliste du quotidien «El Watan», Mustapha Benfodil, a été
arrêté ce dimanche 9 janvier 2011 par les services de police à
Staouéli, indique un communiqué d’El Watan.
Benfodil était chargé d’assurer la couverture d’un rassemblement de jeunes citoyens de la commune de Staouéli. Les services de sécurité ont du vraisemblablement confondre Mustapha avec un casseur encagoulé et dangereusement armé, puisque notre confrère a du certainement sortir de sa poche un stylo et un bloc-notes.
Cet acte est un grave et inadmissible dérapage à l’encontre d’un
journaliste venu couvrir des évènements dont les seules sources et
origines sont l’autisme et l’incapacité du Gouvernement à gérer un
pays riche et plein de potentiel.
S’en prendre à des journalistes témoigne clairement de l’embarras dans lequel se trouve le Gouvernement face à ce qu’il a semé pendant des décennies.
Notre confrère était venu, au péril de sa vie -et le mot n’est pas fort pour avoir moi même couvert ces émeutes- faire son travail d’informer les Algériens et Algériennes.
Il est utile de signaler que tous les journalistes du pays trouvent
toutes les peines du monde à accomplir leur travail en temps normal,
alors qu’en cette période de crise aiguë, les autorités administratives, sécuritaires et sanitaires observent un black-out inadmissible et visiblement ordonné d’en haut.
Tout comme le policier-sans le salaire et les privilèges qui vont avec-, le journaliste est obligé de prendre des risques, de se mêler à la foule en hystérie, de recevoir des coups de temps en temps et de mendier l’information auprès de responsables zélés par nature, que dire quand ils font semblant de travailler.
Dans ce contexte précisément, le Gouvernement aurait certainement
intérêt à faciliter le travail des journalistes. On se tait tous les
jours sur ce qu’on subit comme rejet, insultes verbales et rétention
d’information. Mais on ne se taira certainement pas si l’un de nos
confrères est jeté en prison ou même simplement interrogé comme un
vulgaire casseurs et bien moins que des ministres corrompus.
A «Algérie-Focus.Com», on se déclare inconditionnellement solidaire
avec notre confrère Mustapha Benfodil et demandons sa libération
immédiate, tout comme on demande au Gouvernement d’arrêter ses
harcèlements à l’encontre de la corporation des journalistes et des
faciliter le travail de ces derniers.
On n’acceptera jamais d’être le têtes à claque de ce Régime.
Hicham A.