Un journal norvégien affirme avoir mis la main sur la totalité des 250.000 câbles diplomatiques que détient WikiLeaks, sans le consentement de l’organisation de Julian Assange. Selon le journal Australien Herald Sun, qui cite le journal économique norvégien Dagens Naerings , le journal Aftenposten est devenu le premier média à avoir un accès direct et sans restrictions à tous les documents.
La stratégie de WikiLeaks depuis le début du «Cablegate» est en effet de fournir ses câbles à cinq médias partenaires que sont The New York Times aux Etats-Unis, The Guardian au Royaume-Uni, Der Spiegel en Allemagne, El Pais en Espagne et Le Monde en France, mais en les obligeant à publier les documents au compte-goutte. Jusqu’ici, seulement 2.000 des 251.287 câbles détenus par WikiLeaks ont été publiés. Mais la stratégie du site de Julian Assange pourrait être mise à mal si l’Aftenposten s’est vraiment procuré la totalité des documents.
Le rédacteur en chef de l’Aftenposten, Ole Erik Almlid, a déclaré au Dagens Naerings [propos traduits par le Herald Sun]:
«Nous sommes libres de faire ce que nous voulons avec ces document… Nous sommes libres de les publier ou pas, nous pouvons les publier sur Internet ou sur papier. Nous traitons ces documents comme tout autre matière journalistique à laquelle nous avons eu accès.»
Dans l’article mis en ligne par le Dagens Naering, Almlid déclare également [traduit avec l’aide de Google Traduction]:
«Je n’ai pas de commentaires sur la façon dont nous avons obtenu l’accès aux documents. Nous ne donnons jamais nos sources, même dans ce cas.»
Basé à Oslo, l’Aftenposten est le journal le plus lu et le plus influent de Norvège, et a une réputation sérieuse, ce qui crédibilise les affirmations de son rédacteur en chef. Selon le Herald Sun, environ 20 journalistes du Aftenposten travaillent actuellement sur les documents.
Malgré l’énorme pression mise par le gouvernement américain sur WikiLeaks et son fondateur Julian Assange depuis le début de la fuite des câbles, Almlid affirme ne pas se préoccuper de la réaction des autorités américaines à la publication de documents inédits. «Je n’ai pas cherché à perdre du temps à penser à cela», a-t-il déclaré selon le site News in English Norvège, dont le rédacteur en chef a travaillé jusqu’en 2008 à l’Aftenposten.
Slate.fr