Les violences à Ghardaïa angoissent les internautes algériens

Redaction

Les événements qui se déroulent actuellement à Ghardaïa n’ont pas laissé de marbre les internautes algériens. Emus, révoltés, inquiets les Algériens n’ont pas hésité à commenter l’actualité chaude du sud algérien. Certains se contentent d’y voir un conflit communautaire, alors que d’autres s’interrogent sur ces nouvelles violences qui arrivent un mois avant l’élection présidentielle. 

Les réseaux Twitter et Facebook sont devenus depuis mardi, jour où ont repris les violences à Ghardaïa un relais d’informations. Photos, vidéos, articles ne cessent d’être retweetés depuis que les événements ont fait plus de 60 blessés et 3 morts. Le conflit qui semblait s’apaiser après les affrontements de janvier, a repris dès le départ d’une partie de l’effectif policier chargé d’assurer la sécurité dans la ville troublée.

Au-delà des partages d’informations, l’heure est au commentaire sur les réseaux sociaux. Sur Facebook les internautes analysent la situation comme un cas complexe. Ghardaïa est devenue ce qu’elle est en raison d’un système algérien où règne la division des communautés, et un étouffement des identités.  « Ils demandent l’aide de Bouteflika mais alors ils n’ont pas compris que le problème c’est lui . Il a divisé les algériens pour asseoir son pouvoir et se venger des algériens qu’ ils déteste. Alors messieurs les sages vous êtes à côté de la plaque », commente Mazigh Ath Zaid sur Facebook. Pour Zina Aouni « ils ont laissé les choses se gâter hram 3lihoum ».

La responsabilité des dirigeants et hauts responsables de l’Etat sont pointés du doigt. Bien que Youcef Yousfi, le Premier Ministre par intérim ait fait le déplacement dans le sud et promet des mesures, les internautes ne sont pas convaincus.

La théorie du complot privilégiée

D’autres internautes voient à travers ce conflit qui ne cesse de refaire surface, l’intervention d’une « main étrangère » ou un « complot de l’intérieur », à l’approche de l’élection présidentielle. De tels événements ne peuvent que servir à déstabiliser l’Algérie pour de nombreux internautes. La théorie du complot est souvent évoquée sur Facebook. « Arrêter de foutre le feu à la poudrière…à Ghardaïa. Y a des casseurs/voyous payés par les inqilabistes/complotistes. Pour foutre le bordel et donner une image médiatique au monde comme quoi y a guerre civile en Algérie et urgence d’intervenir…y ‘aura jamais ni printemps arabe ni martien en Algérie…laisser le peuple tranquille ! »,  écrit Warda Bladi. Même théorie sur twitter comme ce tweet d’un journaliste du quotidien Le Jeune Indépendant :

— Nassim MECHERI (@MecheriNassim) March 17, 2014

Entre soutien, et montée de haine

Toutefois les affrontements à Ghardaïa commencent à diviser en Algérie. Si certains appellent à la solidarité avec les deux peuples, d’autres prennent clairement parti pour l’une des deux communautés.

La communauté du web se mobilise pour appeler à la paix ou envoyer des aides pour soutenir les deux communautés. D’autres vont jusqu’à se déplacer, à l’instar de Rachid Nekkaz, l’ex- candidat à la présidentielle.

Parfois les réactions virent malheureusement au racisme, et les internautes n’hésitent pas à partager des vidéos appelant à la haine comme ici :