Les PME françaises tirent la sonnette d’alarme et interpellent leurs représentants parlementaires sur les mesures restrictives, soudaines et inattendues, adoptées dernièrement par l’Algérie, notamment la cessions de 30 % du capital des sociétés d’import-export étrangères à un partenaire algérien et l’interdiction des crédits pour l’achat de voitures neuves.
Le 21 octobre, le député Hervé Gaymand, rapporteur du projet de loi de convention de partenariat France-Algérie, déclarait au Palais Bourbon, siège de l’assemblée nationale française, que « la relation franco-algérienne confine parfois à une forme de schizophrénie ». Il répondait de fait à ses pairs, perplexes devant la nouvelle tendance protectionniste du gouvernement algérien qui succède à une période relativement favorable aux investisseurs étrangers.
En effet, l’année 2008 fut particulièrement profitable aux français avec 10,3 milliards d’euros d’échanges, soit une augmentation de 300 % en douze ans. Aussi, la France a enregistré 5,5 milliards d’euros d’exportations la même année, faisant de l’Algérie le troisième marché français hors OCDE.
A l’énoncé de ces chiffres, l’on comprend mieux pourquoi le patronat français, via ses représentants politiques, tient tant à la normalisation des relations économiques avec l’Algérie.
« C’est un grave problème pour Marseille » a déclaré un députe français, alors que son pair, Jean-claude Guibal, plus explicité, se demande lui, s’il « ne serait pas utile de crever les abcès et rappeler à un peu de cohérence ».
En tout état de cause, la situation semble bloquée aujourd’hui. Et il est clair que seule une issue politique est à même de permettre la sortie d’une crise larvée entre les deux pays partenaires.
Cependant, les tensions autour d’une probable visite du président Bouteflika à Paris, qui tarde à se concrétiser pour des raisons politiques, ne semble pas plaire au patronat français, privés depuis peu d’un marché algérien très juteux.
Algerie-Focus avec Maghreb Confidentiel